Les ministres européens s'entendent sur un projet de nouvelle PAC plus verte

Avec un budget déjà fixé d'environ 387 milliards d'euros pour sept ans, la PAC est le premier poste budgétaire de l'UE. Le projet doit insuffler une simplification des subventions, tout en les conditionnant davantage au respect de l'environnement.
(Crédits : Denis Balibouse)

Les ministres de l'Agriculture de l'UE se sont mis d'accord mercredi, après de longs pourparlers, sur une réforme de la politique agricole commune (PAC) marquée par des règles environnementales contraignantes - une première étape cruciale avant des négociations avec les eurodéputés.

"Après une longue lutte, nous sommes arrivés à un accord crucial", avec un "bon équilibre" répondant aux "aspirations d'une PAC plus verte, plus juste et simplifiée", a déclaré la ministre allemande de l'Agriculture Julia Klöckner (CDU) tôt mercredi matin, à l'issue d'une réunion de deux jours des ministres au Luxembourg.

Les orientations adoptées par les Etats membres vont désormais faire l'objet de négociations avec le Parlement européen, qui vote cette semaine ses propres propositions.

Lire aussi : "La relance devra tirer l'agriculture française vers le haut" (Arnaud Gauffier, WWF France)

Des nouvelles règles début 2023

Etats et eurodéputés devront trancher de concert d'ici début 2021 sur les règles qui s'appliqueront à partir de janvier 2023.

Le commissaire européen à l'Agriculture, Janusz Wojciechowski, a qualifié l'accord des ministres de "bon point de départ" pour ces négociations, estimant qu'un "bon compromis" pourrait désormais être trouvé.

Avec un budget déjà fixé d'environ 387 milliards d'euros pour sept ans, la PAC est le premier poste budgétaire de l'UE.

Selon l'accord des 27, tous les agriculteurs devraient être tenus de respecter des normes environnementales beaucoup plus strictes, condition sine qua non pour recevoir des aides financières européennes.

Des primes à l'environnement

Les petites exploitations seraient soumises à des contrôles simplifiés, "ce qui réduirait la charge administrative, tout en garantissant en même temps leur contribution aux objectifs environnementaux et climatiques".

Surtout, les "écorégimes", un système de primes versées aux agriculteurs pour soutenir la participation à des programmes environnementaux plus exigeants, deviendrait obligatoires: chaque Etat devra y consacrer au moins 20 % des paiements directs de l'UE.

L'objectif étant que les exploitations agricoles reçoivent des fonds supplémentaires si elles vont au-delà des normes de base en matière de climat et d'environnement.

Ce point a fait l'objet de frictions importantes, nombre d'États de l'Est de l'Europe redoutant de perdre des fonds européens si un nombre insuffisant d'agriculteurs participent aux programmes environnementaux.

"Il y a quelques heures à peine, nous avions des opinions très divergentes", et un accord est "une bonne nouvelle pour nos agriculteurs", qui ont besoin d'une sécurité de planification pour les prochaines années, a commenté M. Wojciechowski.

Commentaires 3
à écrit le 22/10/2020 à 8:52
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Pendant ce temps : L'Assemblée nationale a adopté mercredi 21 octobre un amendement prévoyant un allègement des charges sociales patronales des viticulteurs pour aider ce secteur "fortement impacté" par la crise économique provoquée par l'épidémie...

à écrit le 21/10/2020 à 11:24
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Un système "vert" qui subventionne ou pénalise n'est qu'une manipulation pour éviter que les acteurs ne prennent la bonne décision pour eux mêmes! C'est un centralisme administratif!

à écrit le 21/10/2020 à 10:52
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C'est totalement insuffisant, minable même, on peut le dire même, carrément du foutage de gueules. Alors qu'il suffirait d'éradiquer seulement l'agro-industrie pour sauver la planète et l'humanité, nous n'aurions même pas à nous attaquer aux autres a...

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