Licencié pour "faute grave" parce qu'il est revenu travailler après avoir passé un test Covid-19

Par AFP  |   |  419  mots
(Crédits : GONZALO FUENTES)
DROIT DU TRAVAIL. II n'avait qu'une petite toux à son retour de vacances, pas d'autre symptôme, dit-il. Il passe devant un drive de dépistage gratuit, se fait tester et retourne travailler en attendant les résultats. Le résultat tombe le soir même : positif. Son employeur le licencie pour "faute grave".

Un salarié a été licencié pour "faute grave" à Mulhouse (Haut-Rhin) parce qu'il était retourné au travail après avoir passé un test Covid-19 qui s'est avéré positif, a-t-on appris samedi.

Le 14 juillet, Sébastien Klem est revenu de Biarritz avec sa fillette de 4 ans et a repris son emploi à l'office HLM de Mulhouse. Selon lui, il n'avait alors qu'une petite toux mais aucun autre symptôme.

Deux jours plus tard, c'est dit-il par hasard, en passant près d'un drive de dépistage Covid où il n'y avait pas d'attente, qu'il a décidé de se faire tester. Ensuite, il est retourné à son bureau.

Mais le soir-même, M. Klem a été informé que son test était positif. Aussitôt, il a prévenu son employeur afin que des mesures soient prises.

Licenciement pour faute grave

L'étage où il travaillait a été fermé et il a été demandé à toutes les personnes présentes de se faire tester. M. Klem a lui été mis en quatorzaine avec sa fille.

Mi-août ce salarié a reçu une lettre recommandée pour un entretien préalable en vue d'un éventuel licenciement, puis le 24 août sa lettre de licenciement pour faute grave.

Selon la direction, "il n'aurait pas dû retourner au travail après le test. On ne fait pas un dépistage si on n'a pas de suspicion".

Accusé d'être "venu travailler avec des symptômes"

Interrogé par le quotidien les Dernières Nouvelles d'Alsace, le directeur général de l'office HLM, Eric Peter, a accusé son salarié d'être "venu travailler avec des symptômes". "Il en a parlé à ses collègues. Il avait de la toux, de la fièvre, le nez qui coule, les yeux rouges", a-t-il affirmé.

"Aujourd'hui il nie les faits. Ces derniers (collègues) nous ont fourni des attestations écrites", a-t-il insisté, assurant que "la réaction de ses collègues a été violente" car "ils ne comprennent pas qu'il soit venu travailler dans ces conditions".

"On peut être inconscient mais là c'est de l'irresponsabilité. On ne joue pas avec la vie des gens", a souligné M. Peter, estimant qu'au vu de "la gravité des faits, il n'y avait "pas d'autre sanction possible".

La salarié plaide sa bonne foi

M. Klem plaide, lui, la bonne foi, assurant qu'il n'avait eu aucune suspicion avant le test, n'ayant qu'une légère toux.

Il a décidé de porter l'affaire devant les prud'hommes. Une convocation de conciliation est prévue le 3 novembre.