Limitation à 80 km/h, téléphone au volant : les annonces d'Edouard Philippe

Par latribune.fr  |   |  434  mots
(Crédits : Regis Duvignau)
Des routes secondaires à double sens limitées à 80 km/h, permis "retenu" dans certains cas : le point sur les annonces d'Edouard Philippe

Vitesse maximale sur les routes secondaires à double sens sans séparateur central abaissée de 90 à 80 km/h dès le 1er juillet, permis de conduire "retenu" en cas d'infraction commise téléphone en main : Edouard Philippe a annoncé mardi 18 mesures pour lutter contre la mortalité routière.

Cet abaissement de la vitesse sur les routes secondaires sans séparateur (terre-plein, barrière), qui permettrait selon Edouard Philippe de sauver "entre 350 et 400 vies par an", ne concernera pas les portions de routes de deux fois deux voies sans séparateur central. Ces dernières resteront limitées à 90 km/h, a précisé M. Philippe en clôture d'un Conseil interministériel de sécurité routière.

Une "clause de rendez-vous au 1er juillet 2020" permettra d'évaluer les effets de la mesure, a précisé le Premier ministre.

L'objectif du gouvernement est ainsi de faire reculer le nombre de morts sur les routes, reparti à la hausse (3.477 tués en 2016) depuis le plus bas historique de 2013 (3.268). La France n'a plus connu de hausse aussi durable depuis 1972. Selon les chiffres officiels, les routes à double sens hors agglomération ont concentré 55% des accidents mortels (1.911 tués) en 2016.

"L'insécurité routière n'est pas une fatalité", a martelé Edouard Philippe, regrettant que "sur la période des fêtes, 105 personnes ont perdu la vie sur les routes de France".

"Agir sur la vitesse permet de diminuer le nombre d'accidents et la gravité de ces accidents", a ajouté M. Philippe.

"Une mesure politique regrettable"

Pour la présidente de la Ligue contre la violence routière, Chantal Perrichon, "la priorité des priorités, c'est de diminuer la vitesse sur le réseau le plus dangereux de notre pays".

Une mesure que regrette de son côté l'association 40 millions d'automobilistes : son président, Daniel Quéro, a estimé que l'abaissement de la vitesse sur ces tronçons est "une mesure politique regrettable".

Dans un communiqué transmis mardi, l'Association des départements de France, qui ne se prononce pas "sur la pertinence de la mesure", a assuré avoir "obtenu du Premier ministre que l'Etat (...) finance l'intégralité de l'installation des nouveaux panneaux" induit par le changement de vitesse sur ces portions.

Par ailleurs, Edouard Philippe a assuré que le surplus des recettes de PV sera reversé en "intégralité" aux soins des accidentés de la route. Enfin, les forces de l'ordre pourront "retenir" le permis d'un automobiliste pris téléphone en main et qui, selon le Premier ministre, "a commis en même temps une infraction susceptible de porter atteinte à sa propre sécurité ou à celle des tiers".

(avec l'AFP)