Loi Macron, industrie du futur, baisse du coût du travail... qu'en pensent les chefs d'entreprises ?

Interrogés dans le cadre de « La grande consultation », le verdict des chefs d'entreprises est clair. Si les dirigeants interrogés par Opinion Way pour CCI France/La Tribune/ Europe 1 ont plutôt le moral, l'action du gouvernement dans le domaine économique les rend dubitatifs.
Fabien Piliu
Les mesures de soutien à l'activité décidées par Bercy ne séduisent pas vraiment les dirigeants d'entreprises

Ingrats ! Le gouvernement a beau multiplié les plans et les pactes pour relancer l'économie, pour inciter les entreprises à embaucher, investir et innover dans le cadre d'une vaste politique de l'offre, les chefs d'entreprises ne sont pas convaincus par l'utilité et l'efficacité de l'action publique dans ce domaine.

Interrogés dans le cadre du baromètre Opinion Way pour CCI France/La Tribune/ Europe 1, 74% des chefs d'entreprise estiment en effet que la loi Macron manque de cohérence, de logique. Un sentiment qui s'explique probablement par la densité du texte, composé de plus de 300 articles aux objectifs multiples. Ils ne sont que 30% à penser que ce texte va dans le bon sens, 20% à estimer qu'il favorisera le retour de la croissance et 12% qu'il simplifiera le quotidien du chef d'entreprise. Enfin, ils sont 11% à déclarer que ce texte correspond à leurs attentes et 11% à estimer qu'il favorisera la croissance de leur entreprise.

Le plan pour l'industrie du futur présenté en mai par Emmanuel Macron, le ministre de l'Economie,  les a-t-il davantage séduits ? Ils ne sont 15% à le penser. Doté d'une enveloppe de 3,4 milliards d'euros, ce programme consiste à stimuler la modernisation de l'appareil productif, et  notamment, par la numérisation. Annoncée en avril par Manuel Valls, le Premier ministre, le suramortissement ne les pas davantage convaincus.

Que réclament les chefs d'entreprises ?

La loi Macron et le plan pour l'industrie du futur ayant, de leur point de vue, raté l'essentiel, qu'attendent les chefs d'entreprise ? Quelles sont les mesures qu'ils réclament ? Selon eux, les leviers de croissance pour les chefs d'entreprise sont les suivants : favoriser la montée en puissance des salariés, pour 31% d'entre eux, créer une incitation fiscale en faveur du temps passé pour mener des projets innovants (29%), favoriser les conditions de reprise d'une entreprise (24%), mieux accompagner les changements de modèles économiques (23%) - n'est-ce pas l'objectif du plan pour l'industrie du futur ? - et donner la capacité aux entreprises de se doter de fonds propres (22%), pour les mesures jugées les plus importantes.

Pour développer l'entrepreneuriat, les chefs d'entreprises plaident pour une nouvelle baisse des charges, pour 76% d'entre eux, un assouplissement des normes (47%), un filet de sécurité de type chômage en cas d'échec (28%) et un accompagnement pour acquérir les bonnes pratiques de gestion durant les premières années (26%), entre autres souhaits.

Le gouvernement doit-il aller plus loin ?

Sachant que le gouvernement s'est déjà saisi des questions liées au coût du travail, via le crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (CICE) et les allégements de cotisations intégrés au pacte de responsabilité et que les mesures de simplifications se sont multipliées, que faut-il retenir de cet inventaire à la Prévert ? Les chefs d'entreprise ont la mémoire courte ? Ils n'ont pas été informés de ces mesures, ce qui remet en cause la politique de communication du gouvernement ? Ils ne sont pas ingrats mais impatients ? Ou pressent-ils le gouvernement d'aller encore plus loin ? On en saura certainement plus lors de la prochaine « Grande consultation ».

Une croissance sans emploi

Point positif de ce baromètre, le moral des chefs d'entreprises est plutôt bon, en dépit de cette défiance vis-à-vis de l'action gouvernementale dans le domaine économique. Précisément, ils sont 58% à se déclarer confiants pour les douze prochains mois. Ils sont même 6% à se dire très confiants. A noter, l'optimisme est bien souvent plus élevé dans les grandes entreprises que dans les petites. Ainsi, quand 59% des dirigeants d'entreprises de 200 salariés et plus se disent confiants, ils ne sont que 32% dans les entreprises sans salarié. Malheureusement, cet optimisme ne s'accompagne pas d'une reprise des embauches. Seuls 8% des chefs d'entreprise interrogés envisagent d'embaucher au cours des douze prochains mois. Ils sont 6% à anticiper des suppressions de postes. Malgré les signes de reprise, c'est bel et bien à une croissance sans emploi qu'il faut se préparer.

Opinion Way, CCI France, La Tribune, La grande consultation des entrepreneurs,,

Fabien Piliu
Commentaires 13
à écrit le 29/06/2015 à 21:39
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La loi Macron n'est pas une réforme, mais un aménagement partiel et insuffisant dont les effets seront limités sur notre économie, faute d'ambition effective réformatrice salutaire. Ne pas vouloir réformer structurellement pèsera sur la croissance do...

à écrit le 29/06/2015 à 19:22
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M MACRO c'est M. GATTAZ qui doit être content dites moi quel joli cadeau ! faire baisser le coût du travail donc !! baisse des salaires, baises des charges sociales en gros la misère pour les sans dents pas mal ! pas MAL m; hollande POUR UN PRE...

le 29/06/2015 à 21:46
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Pourquoi ne pas baisser les salaires si dans le même temps les pouvoirs publics maîtrisaient les déficits et réduisaient significativement l'endettement national. C'est justement cette situation d'endettement paralysante qui paupérisent la société f...

à écrit le 29/06/2015 à 17:06
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c'est peut-être que la loi Macron a comme objectif - plus ou moins apparent - non pas de relancer l'économie, mais surtout d'aider le secteur financier à préserver avant tout les intérêts des actionnaires ; or ce qui est versé aux actionnaires n'est ...

à écrit le 29/06/2015 à 16:22
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La première question aurait dû être : combien de patrons ont lu cette loi ?

à écrit le 29/06/2015 à 15:56
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Sans entreprises, ce pays s'effondre et les ponctionnaires sont sur la paille. Quel délice....

le 30/06/2015 à 23:05
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@LOLA : les ponctionnaire qu'est ce????

à écrit le 29/06/2015 à 12:38
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On les critique, on les taxe un max,.. et on attend d'eux qu'ils fassent tous les efforts ... Ben NON ! Stop ! CE sera donnant-donnant !

à écrit le 29/06/2015 à 11:17
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Une belle faute dès le 6ème mot...

à écrit le 29/06/2015 à 11:15
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Ce que veulent les patrons, notamment dans les TPE et PME ? - de la visibilité... or, le gouvernement, lorsqu'il fait un pas en avant, en fait deux en arrière aussitôt après ! Exemple: il crée le CICE.. et parle de le remettre en question avant même...

le 29/06/2015 à 23:53
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+1

à écrit le 29/06/2015 à 11:02
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Mais quand comprendra-t-on que la contrepartie à la création d'emplois est l'augmentation du prix de l'énergie.

à écrit le 29/06/2015 à 10:48
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Des mesures cosmétiques et des effets d'annonces, des postures, ne changeront rien. La France socialiste est dans le fossé car non compétitive, égalitariste et étatiste. Les Français ont souvent beaucoup de talents mais leur environnement est mauvais...

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