Loi Travail : "La situation de la France ne permet pas d'attendre" (Gattaz)

Par latribune.fr  |   |  448  mots
"Tout ce qui peut être amélioré maintenant doit l'être, et la situation de la France ne permet pas d'attendre", selon Pierre Gattaz.
Le président du Medef regrette la version initiale du projet de loi Travail, dont la dernière mouture a été présentée lundi par le Premier ministre Manuel Valls. Pour Pierre Gattaz, il faut arrêter le "donnant-donnant" au profit du "gagnant-gagnant".

Pierre Gattaz est "déçu". Deux jours après la présentation par Manuel Valls de la version "corrigée" du projet contesté de réforme du droit du Travail,  le patron du Medef estime qu'il n'y a "plus le temps du compromis", dans une interview publiée dans les quotidiens du groupe Ebra (dont L'Est Républicain, en version abonné) mercredi 16 mars.

"La version initiale du texte portait des adaptations favorables à la création d'emplois en CDI, en déverrouillant le marché du travail. Mais nous sommes déçus par la deuxième version, car le Premier ministre a retiré deux mesures très importantes pour l'emploi dans les TPE-PME : le plafonnement des indemnités prud'homales et la possibilité de passer en forfait jours par une discussion directe avec le salarié", déclare-t-il.

Arrêter le "donnant-donnant" au profit du "gagnant-gagnant"

Le président des patrons indique que le Medef va "continuer à faire de la pédagogie, pour qu'on revienne au texte initial" avant d'assurer que "l'immobilisme" n'est pas sa "stratégie". Et de lancer :

"Le donnant-donnant permanent, ça se solde par des citadelles d'avantages sociaux et un code du travail de 3500 pages qui laissent jeunes et chômeurs au chômage ! Passons au gagnant-gagnant pour recréer de l'emploi."

"Tout ce qui peut être amélioré maintenant doit l'être, et la situation de la France ne permet pas d'attendre", estime-t-il.

Retour partiel à la version initiale souhaité par Macron

Le président du Medef n'est pas le seul à regretter la version initiale du projet. Le ministre de l'Economie, Emmanuel Macron, a pris mardi le contre-pied de Manuel Valls en souhaitant le rétablissement par le Parlement des dispositions initiales du projet de réforme du Code du travail sur les apprentis.

"A force de vouloir prendre des mesures protectrices pour les jeunes, on ne les protège pas autravail mais on les protège du travail. J'avoue que je n'arrive pas à m'y résoudre", a-t-il déclaré en marge d'un déplacement à Cannes au Marché international des professionnels de l'immobilier (Mipim), selon LeMonde.fr.

Le texte initial prévoyait que les apprentis de moins de 18 ans pourraient travailler jusqu'à 10 heures par jour et 40 par semaine "à titre exceptionnel ou lorsque des raisons objectives le justifient", dans des secteurs déterminés par décret, après information de l'inspecteur et du médecin du travail.

Dans la version qu'a souhaité maintenir le Premier ministre et en vigueur aujourd'hui, le Code du travail prévoit que de telles dérogations exceptionnelles peuvent être accordées dans la limite de cinq heures par semaine par l'inspecteur du travail, après avis conforme du médecin du travail.

(avec AFP)