Loi Travail : Manuel Valls ira "jusqu'au bout"

Par latribune.fr  |   |  363  mots
Manuel Valls estime que le recours au 49-3 n'est pas le sujet principal de la loi Travail.
Le Premier ministre a jugé que la réforme du travail présentée par Myriam El Khomri était "utile". Il estime que cette loi est "un message de confiance aux entrepreneurs et aux salariés".

Le Premier ministre Manuel Valls a martelé mardi sa volonté de "convaincre" les Français et les parlementaires que la réforme du droit du travail, décriée à gauche et par les syndicats, était "utile" pour lutter contre le chômage.

Interrogé sur RTL sur l'éventualité d'un recours au 49-3 pour faire passer le projet de loi de la ministre du Travail Myriam El Khomri, Manuel Valls a jugé qu'il n'était "pas sûr que ce soit la question essentielle".

"J'irai jusqu'au bout", a répondu le Premier ministre à un auditeur de la radio, chef d'entreprise, qui lui demandait s'il résisterait à la "pression sociale" pour l'adoption de ce texte très critiqué à gauche et par les syndicats.

Une réforme "utile"

Le texte a été "arbitré", envoyé au Conseil d'Etat, va passer au conseil des ministres le 9 mars, avant d'arriver à l'Assemblée, où "le débat va se poursuivre" à partir du 4 avril, a-t-il rappelé. Et il a de nouveau assuré : "Moi, je veux convaincre d'abord les Français" mais aussi les parlementaires que "cette réforme est utile". Il a indiqué qu'"il y aurait des amendements" à l'occasion du débat parlementaire.

"Pourquoi préjuger de l'intelligence collective", a demandé le Premier ministre, en appelant à un débat "serein" et en souhaitant que l'on soit "capable de dépasser les clivages traditionnels".

Cette loi est "un message de confiance aux entrepreneurs et aux salariés", a-t-il estimé, en démentant qu'il s'agisse de "sacrifices" imposés aux salariés.

Des dispositions qui font polémiques

Le projet de loi El Khomri prévoit notamment la primauté des accords d'entreprises en matière de temps de travail, la possibilité de référendums pour valider des accords minoritaires, une sécurisation juridique du licenciement économique pour les entreprises, des indemnités prud'homales plafonnées en cas de licenciement abusif et un recours facilité au forfait-jour dans les petites entreprises.

Côté sécurisation des salariés, il crée le Compte personnel d'activité (CPA) pour attacher une série de droits sociaux (formation, pénibilité) à la personne, et non au statut, et instaure un "droit à la déconnexion".

(Avec AFP)