Benalla "n'a jamais été protégé par l'Élysée" a affirmé Macron hier soir

Par Reuters  |   |  418  mots
Le président de la République avec son chargé de mission pour la sécurité Alexandre Benalla le 23 juillet 2018, lors du 55e salon de l'Agriculture, Porte de Versailles, à Paris. (Crédits : POOL)
L'affaire Benalla a éclaté en juillet dernier avec la diffusion d'une vidéo dans laquelle l'ancien collaborateur du président de la République apparaît en train de molester des manifestants le 1er-mai 2018 à Paris. Et ce n'est toujours pas fini: début avril, deux nouvelles enquêtes préliminaires ont été ouvertes par le parquet de Paris, dont une pour "faux témoignages" visant notamment le directeur de cabinet du président, Patrick Strzoda.

L'Élysée n'a pas "cherché à protéger" Alexandre Benalla, au cœur d'une affaire judiciaire éponyme qui empoisonne l'exécutif depuis neuf mois, a assuré jeudi soir Emmanuel Macron, qui a indiqué ne pas "regretter" d'avoir embauché son ancien chargé de mission.

"C'est trop facile de regretter", a estimé le chef de l'État lors d'une conférence de presse à l'Élysée.

"Fautes très graves"

"Est-ce que je pense qu'au moment où j'ai été élu, connaissant ce jeune garçon, qui avait vraiment du talent, qui s'était engagé dans ma campagne (....), est-ce que je regrette de l'avoir embauché à l'Élisée ? Non."

"Je pense que c'était extrêmement cohérent avec les valeurs que je porte, c'est sans doute pour cela que je lui en veux encore plus", a-t-il ajouté.

"Il a fait des fautes très graves (...) mais il a le droit à la présomption d'innocence."

Emmanuel Macron poursuivait  :

"Quoique n'ayant jamais été protégé par l'Élysée, qui l'a sanctionné, qui l'a ensuite licencié, qui n'a jamais cherché à le protéger à l'égard de quelque service administratif (...), il n'a pas donné une bonne image" (...)  "Donc, je le regrette pour cela, mais je ne regrette pas les choix qui ont été faits à d'autres moments, où je ne savais pas tout".

Manifestants molestés le 1er mai 2018

"Quand vous décidez d'employer quelqu'un, il y a une part de risque", a-t-il ajouté, estimant qu'"on en avait sans doute trop fait" sur cette affaire.

L'affaire Benalla a éclaté en juillet dernier avec la diffusion d'une vidéo dans laquelle l'ancien collaborateur d'Emmanuel Macron apparaît en train de molester des manifestants le 1er-mai 2018 à Paris.

Le Sénat pointe les "dysfonctionnements" et "défaillances" de l'Élysée

Fin décembre, l'affaire, dont l'opposition s'est emparée, a rebondi avec l'information selon laquelle Alexandre Benalla se serait servi d'un de ses passeports diplomatiques, encore valides, pour se rendre notamment au Tchad.

Fruit de six mois de travaux, un rapport de la commission des lois du Sénat a pointé en février des "dysfonctionnements" et des "défaillances" de l'Élysée, accusé par les sénateurs d'avoir manqué de vigilance dans tous les volets de l'affaire.

Le directeur de cabinet d'Emmanuel Macron visé par une enquête

Début avril, deux nouvelles enquêtes préliminaires dans l'affaire ont été ouvertes par le parquet de Paris, dont une pour "faux témoignages" visant notamment le directeur de cabinet d'Emmanuel Macron, Patrick Strzoda.