Mélenchon convoqué ce matin à l'Office de lutte contre la corruption

Par latribune.fr  |   |  658  mots
Jean-Luc Mélenchon, chef de file de La France Insoumise, sur les bancs de l'Assemblée nationale, le 18 septembre 2018. (Crédits : Reuters)
Après la perquisition houleuse au domicile du chef de file de La France Insoumise, le parquet de Paris auditionne (depuis hier, mercredi) une vingtaine de personnes dans le cadre des deux enquêtes ouvertes par le parquet de Paris contre le parti politique d'opposition, sur des soupçons d'emplois fictifs d'assistants parlementaires européens et sur les comptes de la campagne présidentielle.

Jean-Luc Mélenchon, chef de file de La France insoumise (LFI), sera entendu jeudi matin en audition libre à 11h00 (09h00 GMT) à l'Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières (OCLCIFF), à Nanterre, a-t-on appris mercredi soir auprès de son entourage.

Au total, une vingtaine de personnes ont commencé à être auditionnées mercredi dans le cadre des deux enquêtes ouvertes par le parquet de Paris sur l'emploi des assistants parlementaires européens de LFI et sur les comptes de la campagne présidentielle. Elles continueront à l'être jeudi, ajoute-t-on de même source.

Mardi, une perquisition houleuse au domicile du député LFI

Le parquet de Paris a par ailleurs ouvert mercredi contre Jean-Luc Mélenchon une procédure pour violences sur personnes dépositaires de l'autorité publique, notamment, après une perquisition houleuse au siège de La France insoumise.

Des perquisitions ont eu lieu mardi matin au domicile de Jean-LucMélenchon ainsi qu'au siège du Parti de gauche et de La France insoumise, a annoncé sur les réseaux sociaux le chef de file de ces mouvements, qui a filmé les policiers au travail.

Dans une vidéo publiée sur son compte Facebook, Jean-Luc Mélenchon se filme chez lui, entouré de huit policiers procédant à des fouilles. L'opération intervient dans le cadre des deux enquêtes préliminaires le visant, l'une sur le financement de sa campagne présidentielle, l'autre sur l'affaire des assistants parlementaires européens.

Le siège du mouvement La France insoumise, celui du Parti de gauche et les domiciles de neuf personnes liées aux mouvements ont été perquisitionnés, précise-t-il.

"Dites partout que ceci est un acte politique, c'est une agression politique. Ils ne vont pas aller au siège d'une autre personne qui a une enquête préliminaire", dit-il, en référence à l'enquête ouverte par le parquet de Lyon sur le rôle de la ville et de la métropole dans l'organisation et le financement de la campagne présidentielle d'Emmanuel Macron.

"Non, ils viennent chez moi pour une enquête préliminaire sur mes assistants de députés européens sur la base de la dénonciation d'une femme d'extrême droite", poursuit-il. "Pour cette fameuse histoire de comptes de campagne, je n'ai rien à craindre, j'ai demandé que tous mes comptes de campagne soient réexaminés".

Le Premier ministre s'est dit choqué par la violence de la vidéo

Le Premier ministre Edouard Philippe s'est dit mercredi "choqué" par la vidéo montrant Jean-Luc Mélenchon apostrophant des policiers, des images qu'il a jugées d'une "grande violence".

Une vidéo diffusée mardi soir par l'émission télévisée "Quotidien", de Yann Barthès, sur TMC montre des scènes houleuses lors de la perquisition au siège de LFI menée mardi dans le cadre de deux enquêtes préliminaires, où l'on voit Jean-Luc Mélenchon et ses proches apostropher vivement des policiers et le procureur, tandis que ses soutiens défoncent la porte du local.

Édouard Philippe, interpellé à ce sujet par le député LFI Alexis Corbière, en a dit ceci:

"Entre hier et aujourd'hui, j'ai vu des images dont je veux vous dire, monsieur le député, qu'elles m'ont choqué"(...) "Je peux comprendre peut-être que, dans le feu de l'action, les mots dépassent la pensée, peut-être, même si quand on est un responsable politique, il est toujours mieux de (se) maîtriser en toute circonstance", a-t-il ajouté.

"Mais les images que j'ai vues étaient d'une très grande violence, à l'égard de fonctionnaires de police qui exerçaient leur mission, d'une très grande violence a l'égard de procédures qui ne relèvent pas du gouvernement. Je ne crois pas que nous gagnions quoi que ce soit à mettre en cause l'indépendance de la justice", a-t-il poursuivi.

(Avec Reuters)