
La reprise est là, palpable. En 2015, le PIB devrait progresser de 1%. Peut-être un peu plus. En 2016, le rythme de croissance sera un plus peu élevé, proche de 1,5%. C'est encourageant. Mais c'est insuffisant pour réduire le nombre de demandeurs d'emploi. L'exécutif le sait. Pour permettre à la croissance d'accélérer, Manuel Valls, le Premier ministre s'est donc vu confier par François Hollande, le président de la République, la mission de relancer l'investissement des entreprises.
Au total, c'est un effort de 2,5 milliards d'euros sur la période 2015-2017 que le gouvernement réalise pour atteindre cet objectif jugé crucial. Quelles sont ces mesures ? La principale est une mesure de " suramortissement ". S'étalant sur une durée de dix ans, soit la durée maximale prévue par la loi, elle doit inciter les entreprises - toutes les entreprises - à investir rapidement en augmentant la rentabilité de leur investissements industriels en leur permettant de majorer de 40 % les montants amortis. Quelle est l'utilité de cette mesure qui s'appliquera un an sur les biens acquis entre avril 2015 et avril 2016 et ce, sur toute la durée de l'amortissement ? Elle permettra aux entreprises de déduire de leur assiette imposable leurs amortissements, réduisant in fine l'impôt sur la société dont elles doivent s'acquitter.
La CGPME salue le geste. " Cette mesure financièrement significative pourra générer une réduction d'IS allant jusqu'à 13% de la valeur de l'investissement. Son impact sera donc réel et tangible pour les entreprises en capacité d'investir ", estime la Confédération.
Pour l'Etat, ce sont des ressources fiscales en moins. Est ce grave ? Le gouvernement pense avoir quelques marges de manoeuvre après avoir annoncé que le déficit public s'était élevé à 4% et non plus à 4,4% comme initialement prévu.
Point important, Manuel Valls a annoncé que cette mesure ne sera en revanche pas financée par l'enveloppe prévue dans le cadre du pacte de responsabilité. Comment seront-elles financées ? Par de nouvelles économies, tout simplement. Le gouvernement présentera le 15 avril, dans une semaine, la nouvelle trajectoire des dépenses publiques.
De nouveaux produits d'épargne ?
Autre dispositif annoncé par le chef du gouvernement, le renforcement de l'attractivité des produits d'assurance vie investis dans le capital des entreprises. Cette mesure ciblera également des produits comme le PEA-PME, afin de réorienter l'épargne des ménages vers le capital des entreprises françaises. De nouveaux produits poursuivant les mêmes objectifs pourraient être créés en intégrant par exemple le capital risque. Quant aux prêts de développement de la BPI, ils seront portés de 6 à 8 milliards d'euros.
En panne, austérité oblige, l'investissement public n'est pas oublié. Le plan prévoit d'accélérer le remboursement de TVA pour les collectivités qui investissent. Un prêt à taux zéro sera mis en place par la Caisse des dépôts pour rembourser les collectivités concernées plus rapidement, dans les deux ans. Cette mesure devrait donner un bol d'air au secteur de la construction et du bâtiment-travaux publics.
Autre annonce faite par le Premier ministre, le crédit d'impôt pour la transition énergétique, qui permet aux ménages de déduire de leurs impôts une partie des frais engagés pour rénover leur logement, sera prolongé d'un an, de fin 2015 à fin 2016. en outre, les crédits de l'agence nationale de l'habitat seront augmentés. L'ensemble de ces mesures seront intégrées dans différents véhicules législatifs, notamment la loi Macron. Pour l'instant, un collectif budgétaire n'est pas envisagé par Matignon.
Le gouvernement a peu de marge de manœuvre
Pourquoi le gouvernement se focalise-t-il ainsi sur l'investissement ? Soutenue par la baisse des prix des cours du brut, et donc celle des prix à la pompe, et plus globalement de l'énergie, la consommation des ménages repart. Egalement stimulé par cette baisse des prix du brut mais aussi par la dépréciation de l'euro face au dollar, le commerce extérieur retrouve de très légères couleurs. Sachant qu'il ne peut pas forcer les entreprises à se lancer contre leur gré à la conquête des marchés étrangers, le gouvernement n'a donc pas d'autres choix que de tenter d'actionner le levier de l'investissement. Le cabinet Asteres approuve ce choix :
" L'investissement des entreprises non-financières est considéré, à juste titre, comme un levier efficace de croissance économique. Dans une phase de stagnation des prix, de chômage élevé, de croissance atone et de déficit commercial, l'investissement a l'avantage d'actionner à la fois les leviers d'offre et de demande. En effet, investir améliore l'offre, soit en la rendant plus productive, soit en l'élargissant, et la demande. Investir signifie souvent consommer des biens d'équipement ou des services "
La panne de l'investissement est-elle chronique ? En d'autres termes, le tissu productif tricolore est-il vieillissant, voire obsolète ? C'est l'un des constats du rapport Gallois. Publié en novembre 2012, ce rapport mettait en lumière la faible robotisation de l'industrie tricolore.
Une priorité, moderniser l'outil
Contrairement aux idées reçues, l'investissement n'aurait pas été atone ces dernières années. Selon Asteres, qui plaide toutefois pour une modernisation de l'industrie :
" Une fois retirés les investissements immobiliers, le taux d'investissement des entreprises françaises est largement supérieur aux taux allemands et anglais : 19% pour la France, 16% pour l'Allemagne, 13% pour le Royaume-Uni en 2013. La stagnation de l'investissement des entreprises françaises s'explique donc par la faible demande mais aussi par le niveau élevé de ces investissements : il n'y a pas d'effet rattrapage ou rebond "
Et le cabinet de conclure :
" L'enjeu actuellement porté par l'investissement des entreprises françaises ne tient pas à sa reprise globale mais plutôt au type d'investissement des entreprises. Depuis 2007, les investissements de renouvellement sont plus courants que les investissements dans le lancement de nouveaux produits et dans la modernisation des chaînes de production. La baisse de l'euro permet une baisse des prix des produits français face à leurs concurrents non-européens. La reprise de l'investissement doit permettre une amélioration de la qualité des produits."
Je suis au contact de nombreux chefs d'entreprises et la plupart me disent que leur problème essentiel est celui de leurs disponibilités. De fait ils ne sont pas suivi par les banques ou sont obligés d'utiliser des services financiers très couteux comme le dailly et le factor.
Aujourd'hui les banques pretent dans l'immobilier au particulier à moins de 2.5 % par an pourquoi n'est pas le cas pour les entreprises, pour les prets professionnels ?
Quand on voit le taux des prêts bancaires accordés aux entreprises pour des autorisations de découvert ou pour financer l'investissement l'état aurait du jouer sur un plafonnement des taux et les faire tomber sous 3 % et obliger les banques à prêter aux entreprises plutôt que de préférer spéculer sur des produits purement financiers...
Faut dire cela au patronat qui demande toujours plus d'argent publique.
"c'est que la défiance ...s'est durablement installée ....."
Je dirais plutôt de la défiance idéologique.On peut rappeler que le Medef vote à près de 97% exclusivement pour l'UMP à chaque présidentielle et la CGPME et l' UPA entre 70 et 80%, toujours pour l'UMP , comme quoi, si dans la bouche de Parisot la lutte des classes à disparu ,le vote des classe lui perdure.Ils vont donc tout faire pour que le chômage progresse encore en sachant qu'ils obtiennent de cette façon beaucoup plus qu'avec 2 millions.
C'est une histoire de guignol vielle de 40 ans
relancer l'investissement, c'est bien, dans un modele is/lm
moi je dis ' investir, oui, pourquoi faire? remplir les caisses de l'etat?'
cette triste mascarade est inutile et va aller au tas, comme tout le reste, sauf si montebourg investit les 300 000 euros qu'il a sur ses livrets sans risque, bien sur..
Ce que vous dites est vrai sur la durée mais à court terme c'est un "manque à gagner" comme dirait notre brillant Ministre des Finances à qui l'on demandait ce midi comment il comptait financer cette mesure. C'est un beau pays la France où l'on appelle manque à gagner, pourquoi pas une recette négative ??
M. Wauquiez a bien raison de parler de "cancer de l'assistanat"
en tout cas dans le cas de notre élite économique
Wauquiez dont les bilans de ses participations aux gouvernements Sarkozy Fillon ont été désastreux :
Wauquiez ministre de l'emploi, son bilan c'est l'explosion du chômage, + 800 000 chômeurs
Wauquiez ministre de la recherche, son bilan c'est le recul dramatique de la France dans les classements de l’innovation
Pour l’indice mondial global de l’innovation (GII) de l'INSEAD/OMPI, la France se retrouve à la 24ème place au plan mondial, et 16ème européenne selon les critères retenus dans ce Rapport.
Pire pour l’indice mondial d'efficacité de l’innovation (GII), la France sombre à la 64ème place au plan mondial, et 27ème européenne selon les critères retenus dans ce Rapport.
Dans le classement innovation industrielle mesurée par l'IUS, Innovation Union Scoreboard 2011, la France se positionne dans la catégorie des "adeptes de l'innovation", à la 11ème place sur 27 pays européens, tout juste au niveau de la moyenne européenne.
L'IUS 2011 distingue 3 principaux types d'indicateurs et 8 dimensions de l'innovation, capturant au totales 25 différents indicateurs.
Le seul souvenir de Wauquiez qu'il faut garder en mémoire, c'est l'épisode de Wauquiez qui continue à "faire le beau" alors qu'il a déclaré à la télévision à une heure de grande écoute qu'il allait sur youporn "comme tout le monde" ! tel n'est pas le cas, ce que nous ne pouvons pas admettre, inadmissible, mettant ainsi tous les concitoyens français dans la nasse des vicelards déviants politicards qui devraient être purement rejetés par leurs groupes électoraux... inadmissible pour le très mauvais signal donné à la jeunesse, après on s'étonnera des violeurs dans les écoles
Helmut Schmidt est social démocrate, ce théorème reste d'actualité.
Avec sa réforme, le gouvernement a sauté une étape, celle des profits. Avec un niveau de marge situé entre 29 et 30% les entreprises françaises ont un déficit de taux de marge situé entre 5 et 10% selon les pays par rapport à nos principaux concurrents européens.
Les profits, c'est la restauration de la trésorerie, condition obligatoire avant l'investissement. Après seulement, une entreprise peut songer si elle a confiance dans l'avenir à investir. L'investissement n'est pas un problème dans l'absolu avec la baisse des taux.
On revient toujours au même point, on ne fait pas boire un âne qui n'a pas soif. Le vrai problème c'est la confiance, et il faudra autre chose qu'une mesure qui peut être supprimée aussi vite qu'on l'applique pour la restaurer.
Cette mesure qui va dans le bon sens mais à minima , évite soigneusement les vrais problèmes qui fâchent.
de toute facon, la tresorerie c'est le premier nerf de la guerre...
et si vous n'etes pas rentable aujourd'hui avec une caf a 0--, je doute que votre innovation soit tres rentable demain ( et si votre caf anticipee n'est pas bonne, on se demande comment vous allez rembourser!!)
si vous n'etes pas convaincu, creez une boite vous verrez, ca va venir vite !!! ;-)
(Sont performantes, mais pas assez nombreuses, donc l’effort sur les investissements va dans le bon sens)
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Leur valeur ajoutée est plus élevée en France qu’au Royaume-Uni et en Allemagne:
En Europe, ce sont en France, au Royaume-Uni et en Allemagne que les entreprises de taille moyenne (ETM, entreprises affichant un chiffre d’affaire variant entre 50 et 500 millions de dollars selon la définition retenue) ont le maximum d’impact économique direct, d’après une étude intitulée « La face méconnue des entreprises moyennes : une contribution vitale à l’économie », réalisée par Oxford Economics pour la banque HSBC dans 15 pays ou territoires: Allemagne, Arabie Saoudite, Brésil, Canada, Chine, Émirats arabes unis, États-Unis, France, Hong-Kong, Inde, Mexique et Pologne, Royaume-Uni, Singapour, Turquie.
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Ce groupe d’États représentant 161 800 sociétés avec un chiffre d’affaires cumulé de 16 600 milliards de dollars en 2012 et un effectif global de 169 millions de salariés. Leur contribution globale au produit intérieur brut (PIB) s’est élevée à 11 500 milliards de dollars. En France, les ETM ont apporté 310 milliards de dollars, soit l’équivalent de 16,5 % du PIB. Et leur valeur ajoutée brute globale a atteint 39,5 % du PIB, ce qui place l’Hexagone au premier rang mondial. « Ses ETM sont encore plus productives qu’au Royaume-Uni et en Allemagne », commentait ainsi Andrew Wild (notre photo), directeur général délégué en charge du marché des entreprises chez HSBC France, lors d’un petit-déjeuner de presse, le 27 mars. Elles ont aussi représenté14,2 % de l’emploi, soit 2,7 millions de salariés.
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En revanche, l’Allemagne domine sur différets autres indicateurs quantitatis dont le nombre d’entreprises avec près de 12 000 ETM, d'emplois avec 4,7 millions, et d'activité avec un chiffre d’affaires générés de 1,334 milliard de dollars. « C’est l’effet du fameux Mittelstand, de sa performance économique et de la puissance industrielle de l’Allemagne», a souligné le dirigeant de la banque.
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Enfin, le Royaume-Uni occupe la première place s’agissant de la contribution de ses ETM au PIB, soit 17,2 %. « L’économie britannique est plus tournée vers les services, alors que la France, par exemple, offre un plus grand équilibre entre services, commerce gros, de détail et industrie manufacturière », expliquait Andrew Wild. Le Royaume-Uni bénéficie aussi d’une bonne position pour la valeur ajoutée dans le produit intérieur brut, seulement devancé par la France et la Turquie.
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En Turquie, les ETM représentent 40 % du PIB et 20 % de l’emploi. « Certes, son économie est jeune et volatile, mais c’est un territoire à fois tourné vers l’ouest et vers l’est, Dubaï notamment, où les entreprises de taille moyenne se retrouvant dans les mêmes zones, les mêmes villes, il y a un maillage industriel de plus en plus fort », observait Andrew Wild. Selon lui, d’autres États européens, comme l’Espagne, dont l’économie redémarre, et la Pologne, seul pays du continent à n’avoir pas subi la crise de 2008, connaissent une hausse du nombre d’ETM.
François Pargny
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Rappel,
BpiFrance, principal bras armé du gouvernement :
2014 : 1,7 milliards €, soit + 42% par rapport 2013.
2015 : 8 milliards € (+ 500 millions des assurances), annonces faites vendredi dernier.
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Chiffres AFIC 2014, (Association Française des Investisseurs pour la Croissance) :
Investissements.
Capital français total :
10,1 milliards, (record historique) soit + 24% par rapport à 2013 (mais beaucoup de retard à rattraper)
Dont Capital-investissement:
8,727 milliards, + 35%
Dont Capital-risque (innovation):
623 millions, - 2% (le très mauvais chiffre que les mesures devraient cibler)
Personne n'attendait autre chose que ces énarquitudes minables de la part de Valls incompétent notoire.
Ça fait 1 milliard avant l'élection présidentielle qui remettra tous en cause
C'est des annonces pour faire du vent et espérer la confiance
C'est désespérant !!!