Près de 20% des agriculteurs n'ont dégagé aucun revenu en 2017

La part d'exploitations sans revenus "est particulièrement élevée dans la production de céréales et grandes cultures (30%) et dans l'élevage d'ovins, caprins, équidés et autres animaux (28%)", selon un rapport publié jeudi de l'Insee.
Pour les céréaliers, cette situation peut s'expliquer par l'onde de choc provoquée par une année de récolte catastrophique en France en 2016, doublée d'une chute des cours mondiaux.
Pour les céréaliers, cette situation peut s'expliquer par l'onde de choc provoquée par une année de récolte catastrophique en France en 2016, doublée d'une chute des cours mondiaux. (Crédits : Reuters)

Près de 20% des agriculteurs français ont déclaré un revenu nul, voire un déficit de leur exploitation en 2017, selon un rapport de l'Insee publié jeudi, malgré un revenu moyen affiché en augmentation, à 1.390 euros mensuels, avec de très fortes disparités.

La part d'exploitations sans revenus "est particulièrement élevée dans la production de céréales et grandes cultures (30%) et dans l'élevage d'ovins, caprins, équidés et autres animaux (28%)", selon l'Insee.

Lire aussi : "France, veux-tu encore de tes paysans?" Les agriculteurs fustigent l'agribashing et interpellent Macron

Récolte catastrophique

Pour les céréaliers, cela peut s'expliquer par l'onde de choc provoquée par une année de récolte catastrophique en France en 2016, doublée d'une chute des cours mondiaux.

Lire aussi : Agriculture : les pertes pour 2016 estimées entre 4 et 5 milliards d'euros

Une situation qui a continué d'affecter les fermes françaises en 2017, la commercialisation des grains étant à cheval sur deux années.

Résultat, les céréaliers, traditionnellement la façade prospère de la ferme France, ont dégagé en moyenne un revenu net avant impôts inférieur à 1.000 euros par mois cette année-là (+6,7%).

Écarts selon les productions

En moyenne, les exploitants agricoles, compte tenu de ces boulets à leurs pieds, avec également une crise au long cours du secteur de l'élevage bovin, ont enregistré un revenu net imposable mensuel moyen de 1.390 euros par mois en 2017, en progression de 8,2% par rapport à 2016, avec d'énormes écarts selon les productions.

Sans surprise, la viticulture est le secteur le plus prospère, avec un revenu moyen de 2.790 euros par mois, mais en recul de 3,9% par rapport à 2016.

En bas de l'échelle, les éleveurs d'ovins, caprins, équidés tirent la langue, avec un revenu moyen de 620 euros par mois, qui recule de 9% par rapport à celui de 2016.

Pour les éleveurs bovins, si l'année n'a pas été florissante, elle a connu un mieux en 2017: avec 1.100 euros de revenus par mois, ils ont bénéficié d'une forme de "rattrapage" (+15,9%). Dans le même temps, les revenus des agriculteurs en polyculture-élevage voyaient leur revenu moyen passer à 1.090 euros, une progression de 25,2%.

En 2016, ils avaient subi l'effondrement des prix du lait dû à la fin des quotas laitiers en 2015.

Commentaires 16
à écrit le 10/11/2019 à 14:09
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j'hallucine, je voie des commentaires qui vouent aux gémonies les agriculteurs (ceux qui nous nourrissent) pour quelques millions d'euros (de PAC, qui profite surtout au grosses exploitations) mais qui encensent les patrons du CAC40 pour les millions...

à écrit le 09/11/2019 à 18:14
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attention à ce chiffre car il existe des propriétaires de terrains chasseurs ou non qui se déclarent agriculteurs et touchent les subventions de jachères

à écrit le 08/11/2019 à 18:20
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Les agriculteurs n'ont dégagé aucun revenu. J’hallucine! Lorsque je regarde une émission T.V faites avec des agriculteurs 'dans le pré' ils ont tous d'importante ferme et de très beaux tracteurs et engins agricoles tous neufs. De plus, je suis au bor...

à écrit le 08/11/2019 à 15:20
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20 à plus de 50 % des agriculteurs ne s'en sortent pas, en même temps 100 % des fournisseurs de produits phytosanitaires sont riches à milliards et partagent leurs luxures avec les hauts fonctionnaires, les parlementaires et le gouvernement qui...

le 09/11/2019 à 18:16
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les casseurs gilets jaunes ne manifestent pas pacifiquement si il s'agit d'eux

à écrit le 08/11/2019 à 15:13
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"Près de 20% des agriculteurs français ont déclaré un revenu nul, voire un déficit de leur exploitation en 2017". C'était avant ou après les aides de la PAC versée le 16 octobre 2019 (le gouvernement ayant décidé de verser un peu plus et un peu pl...

à écrit le 08/11/2019 à 13:56
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Le bénéfice comptable de leurs sociétés fait qu'ils ne peuvent dégager un surplus à se distribuer. Mais le bénéficie comptable tient compte de l’amortissement qui est une dépense fictive et qui est donc de l'argent disponible pour vivre. Sinon, s'ils...

le 10/11/2019 à 14:41
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vous ne semblez pas savoir ce qu'est un amortissement l'amortissement n'est en aucun cas un dépense fictive puisqu'il ne s'agit pas d'un flux monétaire mais la constatation d'un dépérissement d'un investissement antérieur ayant entrainé un flux fina...

à écrit le 08/11/2019 à 12:59
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Malgré des tonnes de subventions,certain pourront faire une demande d'aide RSA !

à écrit le 08/11/2019 à 12:21
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Ben voyons....il y a 20 ans, la plupart des agriculteurs que je connais déclaraient des revenus négatifs déjà....du coup pas d’impot, des subventions à gogo et leurs enfants avaient des voitures neuves achetées à 18 ans...moi j’ai bossé tous les étés...

le 08/11/2019 à 14:20
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Houlala, comme vous y allez un peu vite ! Vous généralisez des exceptions. Les familles qui sont à la tête de plusieurs grosses affaires s'en sortent plutôt bien. C'est juste une petite minorité. Comme dans toute l'industrie qui affiche moins de 30...

à écrit le 08/11/2019 à 10:50
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Je constate par contre que les paysans chez lesquels j'achète des produits bio s'en sortent très bien. Et leurs prix ne sont pas plus élevés que dans le commerce traditionnel, voire moins cher. Il faut juste faire un petit effort pour trouver ces p...

le 08/11/2019 à 13:25
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C'est la seule véritable voie qui s'offre à nos agriculteurs pour s'en sortir en fait !!

à écrit le 08/11/2019 à 10:27
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C'est le "en même temps". En même temps tu travailles et en même temps tu ne gagnes rien ! Par comparaison avec le +12% des patrons, c'est vrai que cela donne une idée de la politique économique...... C'est aussi pourquoi il faut être fou pour ...

à écrit le 08/11/2019 à 9:50
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La part de l'alimentation dans le revenu des ménages est tombée sous les 15% (contre près de 50% après guerre).. Non compatriotes ne veulent plus dépenser pour s'alimenter (et d'autres parlent encore- ubuesque- du prix du panier de la ménagère)...

à écrit le 08/11/2019 à 9:49
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L'agro-industrie pèse bien trop lourdement sur les finances publiques, en plus de détruire la nature, on paye très cher la main mise de BAYER sur l'union européenne. 4000 lobbyistes à l'assemblée européenne et on fait encore semblant de chercher ...

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