Protection sociale : les seniors, clé de la réduction des dépenses

Par latribune.fr  |   |  406  mots
Les dépenses de protection sociale sont passées de 14,5% à 31,9% du PIB entre 1959 et 2013.
Il sera difficile pour les jeunes et les actifs de contribuer davantage au financement des retraites et de la santé dans le PIB, estime l'organisme France Stratégie. L'étude vient toutefois nuancer l'idée selon laquelle les plus âgés seraient les seuls responsables de l'explosion des coûts.

L'équilibre financier du système de protection sociale passe par des efforts des plus de 60 ans, les jeunes et les actifs pouvant "difficilement" contribuer davantage, estime France Stratégie, organisme placé sous la tutelle de Matignon.

"Au vu de la situation des différentes classes d'âge" (niveau de vie, contribution nette au système de protection sociale), "il apparaît difficile de mettre davantage à contribution les plus jeunes et les actifs", écrit France Stratégie, mardi 12 janvier, dans une analyse intitulée "Les jeunes sont-ils sacrifiés par la protection sociale ?".

"Une baisse du transfert net perçu par les plus de 60 ans apparaît nécessaire", poursuit l'étude. Pour rappel, le transfert net est la somme de ce qu'un individu reçoit en moyenne en prestations sociales (maladie, retraite, chômage...) moins la somme de ce qu'il paie en taxes et cotisations, rapporté au PIB par habitant.

Les plus de 60 ans, responsables de l'explosion des dépenses ?

Ainsi, les auteurs relèvent que la progression globale des dépenses de protection sociale, qui sont passées de 14,5% à 31,9% du PIB entre 1959 et 2013, est dans sa "quasi-totalité" due à la hausse des dépenses les plus concentrées sur les plus âgés.

La hausse est d'abord imputable à la démographie note l'étude :

"L'arrivée aux âges élevés des générations nombreuses du baby-boom renforce la contribution des plus âgés au financement de la protection sociale, mais cette arrivée alimente en retour des dépenses de protection sociale sensiblement plus importantes", peut-on lire.

Les jeunes ont aussi contribué à l'explosion des dépenses

Néanmoins, même si la dépense moyenne dont bénéficie un individu de plus de 60 ans est toujours nettement plus élevée que celle dont bénéficie un individu de moins de 25 ans, cette dépense rapportée au PIB par habitant a augmenté dans les deux cas au même rythme (+15 %) entre 1979 et 2011, nuance France Stratégie. Cette croissance s'explique par la massification de l'enseignement supérieur et de l'allongement de la durée des études, indique l'organisme.

Du côté des prélèvements, l'organisme relève que les actifs sont mis davantage à contribution que par le passé, tout comme les plus âgés qui le sont deux fois plus qu'il y a 20 ans du fait notamment de la CSG (contribution sociale généralisée) mise en place en 1991.

(Avec AFP)