Revendications salariales : les routiers en grève bloquent plusieurs zones industrielles

A l'appel des organisations syndicales (CGT, CFDT, FO, CFTC et CFE-CGC), les professionnels du transport routier, qui comprend les routiers mais aussi les chauffeurs de car, les ambulanciers ou les transporteurs de fond, sont appelés à faire grève ce lundi. Ils réclament des revalorisations salariales. De barrages filtrants sont en cours dans plusieurs zones industrielles du pays.
Les professionnels du transport routier sont appelés à faire grève ce lundi.
Les professionnels du transport routier sont appelés à faire grève ce lundi. (Crédits : STEPHANE MAHE)

Les routiers se mettent en grève. Face à l'envolée des prix des carburants et à une inflation galopante, l'ensemble des professionnels du transport routier, qui comprend les routiers mais aussi les chauffeurs de car, les ambulanciers ou les transporteurs de fond, étaient appelés à se mettre en grève ce lundi. Les organisations syndicales (CGT, CFDT, FO, CFTC et CFE-CGC) réclament des revalorisations salariales. Plus précisément, ils demandent la réouverture immédiate des négociations salariales après celles d'octobre qui avaient débouché sur une revalorisation des grilles de 6%.

L'objectif de cette journée « est de se compter » dans la perspective d'une rentrée potentiellement agitée, selon Fabien Michaud, délégué CGT-Transports. Ainsi, des barrages filtrants avec distribution de tracts étaient organisés lundi matin à l'entrée de plusieurs zones industrielles un peu partout en France. « On s'est fixé septembre pour un mouvement significatif si on n'a pas d'écho favorable du gouvernement et du patronat », a-t-il prévenu.

Barrages filtrants

Ces barrages occasionnaient des ralentissements dès l'aube à Orléans (Loiret), Miramas (Bouches-du-Rhône) ou encore Lunéville (Meurthe-et-Moselle), d'après la CGT. Dans les Hauts-de-France, deux barrages filtrants étaient mis en place à l'entrée de deux importantes zones d'activités logistiques, l'une à la sortie de Lille et l'autre près d'Arras (Pas-de-Calais) occasionnant d'importantes files de véhicules à l'heure de pointe. À Lille, sur une sortie d'autoroute en direction de Valenciennes, une cinquantaine de personnes en gilets orange CFDT étaient mobilisées, bloquant la sortie d'autoroute menant à la zone d'activité du Mélantois, non loin de l'aéroport, a constaté un journaliste de l'AFP.

Les grévistes distribuaient des tracts aux automobilistes, critiquant la « politique de l'autruche » en matière de salaire des « patrons du transport et du gouvernement », en dépit des « hausses successives dues à une inflation galopante et exponentielle, une forte pénurie de salariés (...) et le pouvoir d'achat qui fond comme neige au soleil ». « La plupart des minimas des branches conventionnelles sont en dessous du Smic », a indiqué Fabien Michaud. « En plus il n'y a pas de volonté du patronat (d'augmenter les salaires) car plus ils donnent des salaires proches du Smic, plus ils ont des exonérations », a-t-il ajouté.

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Un peu plus tard dans la matinée, les zones industrielles de Nantes (Loire-Atlantique), Caen (Calvados) et Moissy-Cramayel (Seine-et-Marne) étaient à leur tour ralenties par des barrages filtrants. À 11h00, les routiers avaient pour objectif d'installer le même dispositif devant l'entrepôt Amazon près de Metz.

D'autres secteurs touchés par des mouvements sociaux

Les transporteurs ne sont pas les seuls à formuler une demande revalorisation de leurs salaire. Dans le secteur des industries électriques et gazières (IEG), lCGT, qui réclame une augmentation de salaires et la revalorisation des pensions pour les salariés, a annoncé lundi un «blocage des terminaux méthaniers et stockages souterrains de gaz» cette semaine. Cet appel au blocage intervient au moment où la France tente d'établir des réserves maximales face à la pénurie de gaz russe.

Dans le commerce, ou encore dans l'aérien, de nombreux salariés ont également entamé des mouvements de grève pour réclamer également une revalorisation salariale à la hauteur de l'inflation qui atteignait, en mai en France, le niveau record de 5,2% sur un an. La France n'est pas un cas isolé. Ailleurs en Europe, les grèves se multiplient aussi à commencer par le Royaume-Uni qui connaît la plus grosse grève de ses cheminots en trente ans.

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(Avec AFP)

Commentaires 2
à écrit le 27/06/2022 à 19:40
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Et les autres branches professionnelles elles font quoi ? Elles attendent que ça tombe du ciel ? Elles sont satisfaites de ce qui se passe? La solidarité elles ne savent pas ce que c'est, continuez vous êtes sur la bonne voie.

à écrit le 27/06/2022 à 13:23
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Ne voyons pas dans "la grève" une cause, mais une conséquence des politiques suivies!

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