Ségolène Royal visée par une enquête préliminaire du Parquet national financier

Par AFP  |   |  514  mots
Dmitri Medvedev (Crédits : Charles Platiau)
L’ancienne ministre a été mise en cause pour avoir utilisé à des fins personnelles l’enveloppe mise à sa disposition pour ses frais d’ambassadrice des pôles.

Le Parquet national financier (PNF) a annoncé, ce mercredi 16 janvier, avoir ouvert une enquête préliminaire concernant l'usage fait par Ségolène Royal des moyens mis à sa disposition en tant qu'ambassadrice des pôles, confirmant une information de la cellule d'investigation de Radio France.

L'ouverture de l'enquête fait suite aux révélations de Radio France publiées en novembre selon lesquelles Mme Royal aurait utilisé son poste d'ambassadrice des pôles pour promouvoir ses activités personnelles. Selon la radio publique, son assistante personnelle et son conseiller en communication attachés à son cabinet d'ambassadrice l'ont, ensemble ou séparément, accompagnée à plusieurs reprises depuis un an et demi lors d'événements sans rapport avec son activité d'ambassadrice, notamment pour promouvoir l'un de ses livres.

Certaines aides de l'ambassadrice auraient également été mises à contribution pour sa fondation Désirs d'avenir pour la planète, créée en février 2018. « D'après nos informations, le conseiller communication de Ségolène Royal s'est impliqué personnellementnotait la radio publique. Un document de l'ambassade de France au Sénégal explique qu'il a effectué un voyage de deux jours pour constater l'avancée des projets de "maternités solaires" en Casamance. »

« Rien de nouveau »

"Rien de nouveau",  a très rapidement réagi Ségolène Royal, mercredi sur son compte Twitter, ajoutant que "toutes les explications" seraient données ce mercredi sur Facebook.

En novembre 2019, Ségolène Royal avait dénoncé une « pseudo-enquête » contenant des "insinuations diffamatoires" et des "faux témoignages", le tout publié par un journaliste "délateur". "Mes collaborateurs travaillent 35 heures au service de la mission qui m'est confiée, au service des pôles, et sur le temps disponible il leur arrive de m'accompagner au long cours", a-t-elle déclaré sur France Inter le 20 novembre. Mardi 14 janvier, sur sa page Facebook, Ségolène Royal faisait savoir que l'exécutif avait l'intention de mettre un terme à ses fonctions d'ambassadrice du fait de ses « récentes prises de parole publiques ».

Le premier ministre, Edouard Philippe, a réagi mercredi, disant avoir demandé à Ségolène Royal "quelle était sa position sur cette nécessaire obligation de réserve" sur son rôle d'ambassadrice des pôles. Ajoutant : "Elle fera sans doute valoir ses observations et nous aurons l'occasion de prendre une décision."

"Un ambassadeur, c'est fait pour faire de la diplomatie", a insisté le chef du gouvernement au terme d'un séminaire gouvernemental à l'Elysée. "En la matière, je pense que la clarté sera utile. La diplomatie, c'est une mission, la politique, c'en est une autre", a-t-il ajouté, précisant que le cas de Mme Royal n'avait été évoqué ni pendant le conseil des ministres, ni pendant le séminaire du gouvernement. De source proche de l'exécutif, l'AFP a appris que Mme Royal sera "vraisemblablement" démise de ses fonctions lors du conseil des ministres du vendredi 24 janvier.