Six gardes à vue dans le cadre de l'affaire des sondages de l'Elysée sous Sarkozy

Par latribune.fr  |   |  308  mots
L'ancien secrétaire général de l'Elysée de 2007 à 2011 a été placé en garde à vue ce mercredi 3 juin dans le cadre de l'affaire des sondages de la présidence Sarkozy.
Six anciens responsables ou conseillers de la présidence, sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy, ont été placés en garde à vue ce mercredi 3 juin, dans le cadre de l'enquête sur les sondages à l'Elysée, a-t-on appris de source judiciaire.

Claude Guéant, Xavier Musca (anciens secrétaires généraux à l'Elysée) et Emmanuelle Mignon (ancienne directrice de cabinet de Nicolas Sarkozy) ont été placés en garde à vue mercredi 3 juin dans le cadre de l'enquête sur les sondages de l'Elysée, révèle l'AFP de source proche du dossier. Trois anciens conseillers du président sont également concernés : Jean-Michel Goudard, Julien Vaulpré et Jean-Baptiste de Froment.

L'enquête porte sur la régularité des contrats conclus entre l'Elysée et neuf instituts de sondage, sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy, avec entres autres la société Publifact de l'ancien conseiller Patrick Buisson qui n'a pas été placé en garde à vue dans le cadre de l'enquête pour favoritisme et détournement de fonds publics.

Une polémique qui débute en 2009

C'est un rapport de la Cour des Comptes qui épingle en 2009 une convention entre l'Elysée et le cabinet de Patrick Buisson pour un montant qui avoisine les "1,5 millions d'euros". Un marché irrégulier puisque le code des marchés publics pour respecter les règles de la mise en concurrence n'a pas été appliqué, notent alors les Sages. En février 2010, Anticor, l'association de lutte contre la corruption porte plainte, mais doit attendre fin 2012 pour qu'une enquête soit ouverte.

Etudes d'opinion en tout genre

Le montant dépensé en sondages est colossal : 9,4 millions d'euros, comme le révélait Raymond Avrillier, un militant écologiste grenoblois qui avait obtenu les factures de ces sondages et études en 2012.

Plus de 300 sondages ont été commandés en cinq ans sur des sujets variés : interventions télé d'adversaires politiques, candidats probables du PS à la présidentielle de 2012, mariage du président, grossesse de Rachida Dati, affaire Bettencourt ou encore vacances de Michèle Alliot-Marie en Tunisie, comme le rapportait le Monde en octobre 2012.