Wauquiez renonce à se présenter en 2022 : "Pour moi, le moment n'est pas venu"

Par par J.C., M.L., P.M.  |   |  735  mots
(Crédits : Stephane Mahe)
La candidature de la droite à l'élection présidentielle de 2022 était bien partie pour se jouer entre trois présidents de région : Valérie Pécresse, Xavier Bertrand et Laurent Wauquiez. Mais ce dernier vient de jeter l'éponge et de l'annoncer dans un "thread" (suite de tweets) sur son compte Twitter et Facebook. Il ne veut pas "ajouter de la division à la division", alors que les candidatures se multiplient. Avec, comme dernier candidat en lice à date, Eric Ciotti mais aussi l'ancien négociateur du Brexit, Michel Barnier, qui s'est déclaré ce jeudi soir.

On pensait que l'équation à droite, pour la présidentielle se jouerait à trois: entre Valérie Pécresse, Xavier Bertrand et Laurent Wauquiez. Les trois présidents de régions réélus en juin. Mais finalement, alors que chacun s'attendait à ce qu'il se lance ce dimanche, lors de sa traditionnelle ascension du Mézenc, vient de jeter l'éponge. Sur son compte Twitter, le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, présente son renoncement en ces termes :

"Être candidat à l'élection présidentielle, c'est une décision que l'on prend non parce que l'on en a simplement envie, mais parce que c'est un moment où on se sent en situation de rassembler son camp et de réunir les Français. Je considère que pour moi ce moment n'est pas venu."

Il ajoute:

Ce choix, je le fais aussi parce que je ne veux pas ajouter de la division à la division. Les candidatures à la présidentielle à droite se multiplient de façon inquiétante, et certains candidats expliquent même qu'ils se présenteront sans accepter de règle commune.

et conclut:

La liberté que je prends aujourd'hui, je la mettrai au service de ce que je crois utile pour mon pays : d'abord, œuvrer pour l'unité d'une candidature à droite ; ensuite, veiller à ce que la droite assume clairement et fortement ses convictions.

Une campagne qui était en suspens

L'ancien président des Républicains avait pourtant laissé planer le suspens depuis plusieurs semaines. Tout au long de la crise Covid, il s'était positionné lors de ses prises de parole comme un challenger direct du gouvernement Macron. Que ce soit sur le terrain de la gestion sanitaire, avec la question de la campagne de test massive commandée par la Région contre l'avis du ministre de la Santé à l'époque, ou de la sécurité, une thématique qu'il a volontairement ramené dans le giron régional.

Au cours des élections régionales également, où il avait fini par décrocher, avec sa liste "La Région avec toutes ses forces", l'un des meilleurs scores de la droite à l'échelle française (55,17%), malgré une forte abstention (66,63% en Auvergne Rhône-Alpes).

Puis dernièrement, une invitation à sa traditionnelle rentrée politique, qu'il effectue chaque année à travers l'ascension du Mézenc, à la limite de la Haute-Loire et de l'Ardèche, laissait elle aussi planer le doute.

De par son aspect lapidaire ainsi que son en-tête, comprenant uniquement le sigle de la Droite sociale, un club de réflexion créé à l'initiative de Laurent Wauquiez en 2010, soit bien avant qu'il ne prenne (en décembre 2017) puis ne quitte avec fracas (en juin 2019) la présidence des Républicains, à l'issue du revers rencontré aux élections européennes par les Républicains.

La cacophonie à droite

Finalement, le président de la Région Auvergne Rhône-Alpes aura fait le choix de se concentrer, pour ce second mandat qui démarre, sur la présidence de sa propre Région.

Cette décision intervient également alors que la cacophonie continue à droite.

Alors que Xavier Bertrand, en tête dans les sondages auprès des Français, devance Valérie Pécresse (mais l'écart est plus serré dans les sondages auprès des sympathisants LR), les candidatures pleuvent.

A l'exemple d'Eric Ciotti, député des Alpes-Maritimes, qui se lance dans la course à la primaire ou de l'urgentiste et maire LR de La Garenne-Colombes (Hauts-de-Seine), Philippe Juvin.

Ce jeudi soir, c'est également une autre figure de la Région Auvergne Rhône-Alpes qui a confirmé sa candidature à la primaire de la droite et du centre pour 2022 : l'ancien négociateur du Brexit (2016 à 2020) et figure de la droite modérée, Michel Barnier.

Invité sur le plateau de TF1, ce Haut-Savoyard vise désormais l'Elysée, après avoir occupé plusieurs postes de ministre, de l'Environnement d'abord au sein du gouvernement d'Edouard Balladur en 1993, puis des Affaires européennes et des Affaires étrangères à deux reprises sous Jacques Chirac, avant de revenir en tant que ministre de l'Agriculture et de la Pêche sous la présidence de Nicolas Sarkozy en 2007.

Bruno Retailleau, président du groupe LR au Sénat, pourrait lui-même clarifier ses intentions dès ce vendredi, tandis que Xavier Bertrand a d'ores et déjà signifié quant à lui qu'il serait candidat, mais sans passer par les éventuelles primaires de la droite.

(avec PM et ML)