Algérie : le Général Salah, véritable homme fort du pays, est mort

Par Avec Reuters  |   |  355  mots
Le général Ahmed Gaïd Salah est mort lundi d'une crise cardiaque à l'âge de 79 ans. (Crédits : Ramzi Boudina)
Celui qui tenait les véritables rênes du pouvoir depuis la chute d'Abdelaziz Bouteflika, a succombé, lundi, à une crise cardiaque. De nombreux manifestants algériens réclamaient le départ du chef d'Etat-major de l'armée de terre algérienne, incarnant selon eux, le système d'une élite militarisée et politisée. Pour autant, rien ne laisse penser que sa disparition changera réellement la donne...

Le général Ahmed Gaïd Salah, tout puissant chef d'état-major de l'armée algérienne, a succombé lundi à une crise cardiaque à l'âge de 79 ans.

Le nouveau président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a décrété un deuil national de trois jours.

Il a annoncé que le général Saïd Chengriha, chef d'état-major de l'armée de Terre, assumerait dans l'immédiat les fonctions de celui qui était considéré comme le véritable homme fort du pays.

Après la démission d'Abdelaziz Bouteflika en avril sous la pression de la rue, le général Gaïd Salah a supervisé la période de transition qui a conduit à l'élection d'Abdelmadjid Tebboune il y a dix jours, en insistant pour que le scrutin ait lieu malgré l'hostilité d'une grande partie de la population.

Les Algériens ont continué à manifester pour réclamer le départ de l'ensemble de l'élite au pouvoir et le retrait de l'armée de la vie publique.

Si les manifestants ont souvent réclamé la démission du chef d'état-major, un de leurs chefs de file, Islam Benatia, a salué sa mémoire dans un message sur Facebook en le créditant d'avoir "tenu sa promesse de ne pas faire couler le sang des Algériens dans cette période difficile".

Ses funérailles auront lieu mardi, jour des manifestations étudiantes hebdomadaires depuis le début du mouvement de contestation en février.

Le décès du général Gaïd Salah, auquel le président Tebboune avait remis la semaine dernière la médaille de l'Ordre du mérite, ne va sans doute pas affecter la place centrale qu'occupe l'armée dans le système politique algérien.

Les successeurs potentiels ne manquent pas et l'armée n'a montré aucun signe de dissensions internes ces dernières années.

"La hiérarchie militaire est soudée et elle va aller de l'avant après la disparition de Gaïd Salah comme elle l'a fait sous ses ordres", estime un général à la retraite.