C'est la fin d'un épisode démocratique inédit aux États-Unis. Plus de deux mois après l'élection présidentielle du 20 novembre qui a donné le candidat démocrate vainqueur face à Donald Trump (51,3%, contre 46,8%), l'actuel président a finalement accepté de battre en retraite et de laisser la Maison Blanche à son successeur. Il rejette encore toutefois ouvertement sa défaite électorale. Du reste cette concession en demi-teinte, - la première à intervenir si tardivement dans l'histoire d'une élection outre-Atlantique - survient au lendemain de la violente manifestation qui a eu lieu au Capitole à Washington. L'intrusion de milliers de partisans du président Trump, dans l'enceinte de l'institution politique qui abrite le Congrès, a causé la mort de quatre personnes et provoqué l'arrestation de 52 personnes.
Donald Trump a admis tôt jeudi, après la certification par le Congrès de l'élection de Joe Biden à la Maison Blanche, que sa présidence touchait à sa fin et a promis une "transition ordonnée".
"Même si je suis en complet désaccord avec le résultat de l'élection, et les faits me soutiennent, il y aura une transition ordonnée le 20 janvier", a-t-il écrit dans un communiqué. "Cela représente la fin de l'un des meilleurs premiers mandats présidentiels et ce n'est que le début de notre combat pour rendre sa grandeur à l'Amérique", a ajouté le républicain qui avait appelé la veille les manifestants du Capitole a cesser toute violence.
Le milieu des affaires américain s'était aussi vivement indigné suite aux événements du Capitole. Un camouflet pour celui qui a toujours revendiqué son identité de businessman, à l'inverse de l'homme politique issu du sérail.
La méthode choisie pour concéder sa défaite et aussi peu ordinaire pour le président Trump qui avait l'habitude de s'exprimer sur Twitter. Mais face à la tension et au regain de violences à Washington, Facebook et Twitter avaient décidé de bloquer temporairement les publications de son compte. De son côté, lors d'une allocution au ton grave prononcée au plus fort de la crise, Joe Biden, qui prendra ses fonctions le 20 janvier, a dénoncé une attaque "sans précédent" contre la démocratie américaine.
(Avec AFP)
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