Attaques contre Aramco : Trump autorise l'utilisation des réserves de pétrole, les cours flambent

Par latribune.fr (avec AFP et Reuters)  |   |  508  mots
(Crédits : Leah Millis)
Donald Trump a autorisé dimanche l'utilisation des réserves stratégiques américaines de pétrole après des attaques de drones qui ont réduit de moitié la production de pétrole du royaume d'Arabie saoudite.

Les rebelles yéménites Houthis, soutenus par l'Iran et qui font face depuis cinq ans à une coalition militaire menée par Ryad, ont revendiqué ces attaques contre les installations du géant public Aramco. Elles ont provoqué une réduction brutale de production de 5,7 millions de barils par jour, soit environ 6% de l'approvisionnement mondial.

 Quelque 5,7 millions de barils par jour sont concernés par l'interruption partielle, soit près de la moitié de la production saoudienne, ou 5% du commerce quotidien mondial du pétrole, a indiqué le ministre de l'Energie, le prince Abdelaziz ben Salman.

Dans un contexte de tensions dans le Golfe, le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo a imputé dès samedi les attaques à Téhéran, qui a rejeté cette mise en cause et accusé Washington de chercher des prétextes pour partir en guerre.

"En raison de l'attaque contre l'Arabie saoudite, qui pourrait avoir un impact sur les prix du pétrole, j'ai autorisé l'utilisation du pétrole des réserves stratégiques si nécessaire, en quantité suffisante, qui reste à déterminer, pour que les marchés restent bien approvisionnés", écrit le président américain sur Twitter.

Selon une source au fait du dossier, la production de pétrole saoudienne, réduite de moitié après des attaques de drones des Houthis yéménites samedi contre deux installations stratégiques de la compagnie Aramco, ne devrait pas revenir à la normale avant "des semaines plutôt que des jours".

"Des actions futures" contre l'Iran

Les Etats-Unis se sont déclarés dimanche "prêts à riposter" aux attaques de drones. Samedi, le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo avait affirmé qu'il n'y avait aucune preuve que cette "attaque sans précédent contre l'approvisionnement énergétique mondial" soit venue du Yémen, accusant l'Iran d'être à l'origine de l'attaque et assurant que les Etats-Unis allaient oeuvrer pour assurer l'approvisionnement des marchés.

Téhéran a jugé ces accusations "insensées" et "incompréhensibles", par la voix du porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Abbas Moussavi, qui a laissé entendre qu'elles avaient pour but de justifier "des actions futures" contre l'Iran.

"Les tensions au Proche-Orient montent rapidement, ce qui signifie que cette affaire va continuer à faire écho cette semaine, même après la peur panique de ce matin sur les marchés pétroliers", a commenté Jeffrey Halley, analystre chez Oanda.

Les cours du pétrole grimpent de 10%

Les cours du pétrole ont grimpé de 10%, lundi matin en Asie, deux jours après les attaques contre des infrastructures pétrolières en Arabie saoudite.

Vers 02h10 GMT, le baril de "light sweet crude" (WTI), référence américaine du brut, pour livraison en octobre, gagnait 5,38 dollars, soit 9,81% à 60,23 dollars, dans les échanges électroniques en Asie. Le baril de Brent de la mer du Nord, référence européenne, pour novembre, prenait lui 6,65 dollars, soit 11,04% à 66,87 dollars.

Lundi, le Brent a brièvement gagné jusqu'à près de 20%, tandis que le WTI a gagné jusqu'à 15%.