Le Qatar n'avait pas prévu l'effondrement du prix du pétrole. Le pays devrait enregistrer en 2016 son premier déficit budgétaire en quinze ans, selon des chiffres officiels publiés mercredi 10 juin par le ministère de la Planification, du Développement et des Statistiques sur son site Internet.
Dans ses prévisions 2015-2017, l'émirat du Golfe table sur un déficit fiscal de 4,9% par rapport à son produit intérieur brut (PIB) en 2016 et de 3,7% en 2017.
Dans le même temps, la croissance devrait légèrement se tasser. Après avoir atteint 7,3% en 2015, elle est prévue à 6,6% en 2016 et 6% en 2017.
Un facteur imprévu, mais dont l'un impact serait limité
Dans ses premières estimations parues en décembre 2014, le pays estimait la croissance du PIB en 2015 à 7,7% mais la chute du prix du pétrole, qui a perdu plus de 40% de sa valeur depuis juin 2014, a eu un fort impact non prévu.
Les experts du ministère avaient ainsi prévu pour 2015 une croissance du PIB nominal (hors inflation) de 6,7%, contre une chute de 10,2% dans la dernière estimation en date. De même, le surplus budgétaire, auquel est abonné le Qatar, était estimé pour 2016 à 4,7%.
Si cette situation persiste, "les cours plus bas du brut rétréciront le coussin fiscal du gouvernement, mais nos considérables réserves financières fourniront un tampon suffisant", a assuré Saleh Mohamed Salem al-Nabit, ministre de la Planification du Développement et des Statistiques. De 170 milliards de riyals qatar (41 milliards d'euros) en novembre 2014, les réserves internationales du pays ont fondu pour atteindre 142 milliards de riyals qatar (34,5 milliards d'euros) en février 2015.
Malgré ces révisions, nettement à la baisse, des prévisions pour les années futures, le Qatar prévoit toujours d'investir 200 milliards de dollars dans de gigantesques projets d'infrastructures au cours de la prochaine décennie. Les stades pour le Mondial 2022 ne se construiront pas en un jour.