Chine : les exportations dégringolent de 25%

Par latribune.fr  |   |  467  mots
Sur janvier et février cumulés, les exportations chinoises - exprimées en yuans - vers l'Union européenne (UE) ont ainsi baissé de 10,7% et celles vers les Etats-Unis de presque 11%. A l'inverse, les exportations européennes vers la Chine ont baissé de 7,7% et les américaines de 16%.
Le montant des importations est pour sa part sévèrement pénalisé par la débâcle des cours des matières premières. En dollars, l'excédent commercial chinois a globalement fondu en février de 46% sur un an.

Le commerce extérieur de la deuxième économie mondiale continue de se creuser. La Chine a vu ses exportations s'effondrer d'environ 25% sur un an en février, à 126,1 milliards, selon les montants en dollars publiés mardi 8 mars par les Douanes. Dans la devise chinoise, la chute est juste un peu moins spectaculaire: les exportations du géant asiatique ont dégringolé le mois dernier de 20,6% sur un an, à 822 milliards de yuans.

De leur côté, les importations du pays, qui s'enfoncent pour le 16e mois consécutif, ont plongé de 13,8% en février à 93,6 milliards de dollars.

Une contraction plus grave que prévu

Les statistiques commerciales de la Chine, grande consommatrice de matières premières et principale puissance commerciale de la planète, sont scrutées de près, d'autant que le commerce extérieur est un pilier traditionnel de son modèle économique. Or, la contraction de février est bien plus prononcée que ce qu'anticipaient les analystes sondés par l'agence Bloomberg, qui tablaient sur un repli de 14,5% des exportations et de 12% des importations.

Au final, en raison de la mauvaise performance à l'export, l'excédent commercial chinois a fondu en février de 46% sur un an à 32,6 milliards de dollars, ont précisé les Douanes. Le commerce extérieur chinois s'était déjà contracté de 8% sur l'ensemble de 2015, très loin de l'augmentation de 6% que visait Pékin.

Le renchérissement de la main d'oeuvre en cause

Outre le fléchissement de la demande extérieure, sur fond de morosité économique chez nombre de partenaires commerciaux, la Chine pâtit d'un renchérissement des coûts du travail, qui érode sa compétitivité.

"Les exportations de produits (manufacturiers) à forte intensité de main d'oeuvre, dont les appareils électriques et produits mécaniques, ont chuté", ont notamment observé les officiels.

D'autre part, le montant des importations est sévèrement pénalisé par la débâcle des cours des matières premières, même si les achats chinois de pétrole brut, de cuivre ou de minerai de fer ont en réalité gonflé en termes de volume en février.

Les échanges avec l'UE et les États-Unis en berne

Signal alarmant: les échanges avec les principaux partenaires commerciaux de Pékin boivent la tasse. Sur janvier et février cumulés, les exportations chinoises - exprimées en yuans - vers l'Union européenne (UE) ont ainsi baissé de 10,7% et celles vers les États-Unis de presque 11%. À l'inverse, les exportations européennes vers la Chine ont baissé de 7,7% et celles américaines de 16%.

La Chine a connu l'an dernier une croissance économique de 6,9%, au plus bas depuis un quart de siècle, alors que l'activité manufacturière continue de reculer et l'industrie ploie sous de sévères surcapacités.

(Avec AFP)