Crise en Ukraine : Washington accepte de négocier, Moscou retire ses troupes

Par latribune.fr  |   |  521  mots
(Crédits : SPUTNIK)
Après plus d'un mois d'escalade militaire à la frontière ukrainienne, Moscou a fini par retirer ses troupes après un accueil jugé "positif" par Vladimir Poutine d'une proposition d'accord avec les pays occidentaux. Jusqu'ici, ni l'Europe ni Washington ne voulaient céder à la ligne rouge tracée par la Russie que constitue l'entrée de l'Ukraine à l'Otan. Les discussions doivent commencer en janvier à Genève, mais la conclusion d'un accord s'annonce hypothétique tant les désaccords sont profonds...

Désescalade en Europe de l'Est... La Russie a annoncé le retrait des troupes massées à la frontière avec son voisin ukrainien. Depuis plus d'un mois, Moscou fait planer la menace d'une intervention militaire à Kiev si ce pays tentait d'intégrer l'OTAN, l'alliance militaire occidentale conduite par les Etats-Unis et fondée en pleine guerre froide pour résister à la menace soviétique.

Deux lignes rouge antagonistes

Vladimir Poutine exige des garanties occidentales pour que l'Ukraine reste en dehors de ce dispositif militaire qui impliquerait, selon lui, l'installation de missiles aux portes de la Russie. Cette perspective est jugée intolérable par le maitre du Kremlin qui continue à soutenir les forces pro-russes du Donbass, dans l'Est de l'Ukraine. Du côté de l'OTAN, il est hors-de-question d'exclure l'adhésion de l'Ukraine.

« Nous ne ferons aucun compromis sur le droit de l'Ukraine à choisir sa propre voie, sur le droit de l'OTAN à protéger et à défendre tous ses membres, et sur le fait que l'OTAN a un partenariat avec l'Ukraine », avait affirmé début décembre le secrétaire général de l'Alliance, Jens Stoltenberg, après une rencontre au siège de l'OTAN avec le président ukrainien, Volodymyr Zelensky.

De leur côté, les Européens avaient mis en garde Moscou contre toute intervention militaire en Ukraine, dont ils ont promis de "lourdes conséquences", sans préciser lesquelles. La France, l'Allemagne, le Royaume-Uni, l'Italie et les Etats-Unis avaient exprimé "leur détermination à ce que la souveraineté ukrainienne soit respectée". Le Washington Post, citant une source haut placée à la Maison Blanche, avait évoquée le risque d'une invasion militaire d'environ 175.000 hommes. Un projet démenti par Moscou qui dénonce, à l'inverse, des provocations côté occidental, mais également sur le terrain, où des affrontements ont lieu entre forces légales et forces pro-russes.

Un accueil "positif" aux propositions de Moscou

Le changement de ton soudain de Vladimir Poutine provient d'un accueil jugé "positif" des propositions de négociations à Genève. "Pour l'heure, nous voyons une réaction positive. Nos partenaires américains nous disent qu'ils sont prêts à commencer cette discussion, ces négociations, dès le début de l'année à Genève", a déclaré le président russe, jeudi 23 décembre, lors de sa conférence de presse annuelle.

Washington a accepté d'ouvrir des discussions avec Moscou sur la base d'un texte transmis par la partie russe, une semaine auparavant. Ces pourparlers seront conduits par Iouri Ouchakov, conseiller du président russe, et Jake Sullivan, conseiller à la sécurité nationale des Etats-Unis. Le Kremlin n'a toutefois pas caché son impatience à ce que ces discussions aboutissent rapidement.

"Nous voulons des garanties maintenant, pas dans dix ans", a martelé Vladimir Poutine. "Comment réagirait les Etats-Unis si l'on mettait des missiles à la frontière canadienne?", a interrogé le président russe en réponse à des journalistes sur la probabilité d'une guerre. Une référence quasi-explicite à la crise des missile de Cuba en 1962 et qui avait été l'un des moments les plus critiques de la guerre froide, avec un risque de guerre nucléaire.