Elisabeth Borne en Algérie pour parler coopération économique mais pas de gaz...

Par latribune.fr  |   |  603  mots
(Crédits : BENOIT TESSIER)
La Première ministre française Elisabeth Borne, en visite pour deux jours en Algérie avec 15 ministres, et son homologue algérien Aïmene Benabderrahmane se sont engagés dimanche à Alger à densifier le partenariat franco-algérien récemment relancé par les deux capitales.

Pas moins de 15 ministres... Les enjeux du déplacement pour 48 heures de la Première ministre en Algérie sont proportionnels à la taille de la délégation française. Pour son premier déplacement international, Elisabeth Borne a souhaité donner « une impulsion nouvelle » à la relation franco-algérienne, dans la continuité de la visite du président Macron en août dernier. « Le temps de l'incompréhension est derrière nous », a déclaré dimanche la Première ministre au site d'information algérien TSA.

Accords de coopération

Elisabeth Borne et son homologue algérien Aïmene Benabderrahmane se sont par ailleurs engagés dimanche à Alger à densifier le partenariat franco-algérien.

« C'est une étape pour bâtir des coopérations plus denses encore entre la France et l'Algérie », a déclaré la cheffe du gouvernement français à l'issue de la réunion, pour la première fois depuis 2017, du Comité intergouvernemental de haut niveau (CIHN). Celle-ci a débouché sur des accords de coopération dans l'industrie, le tourisme, l'artisanat, l'agriculture, la création de start-ups et des projets culturels notamment dans le cinéma.

Pour « ce partenariat renouvelé », Elisabeth Borne a évoqué trois piliers : l'économie pour « développer le commerce, l'innovation et créer des emplois »; la mobilité et les visas; et la jeunesse via des coopérations éducative et culturelle accrues.

Officiellement, le gaz n'est pas au menu

Officiellement, il ne sera pas question de gaz lors de la visite d'Elisabeth Borne, contrairement à celle qu'avait effectué le président français, qui avait été accompagné par la patronne d'Engie. Dans son interview à TSA, la Première ministre s'est contentée de souhaiter « continuer à développer notre partenariat dans ce secteur avec l'Algérie, notamment en matière de GNL, et pour accroître l'efficience de ses capacités de production gazière ».

Interrogée par l'AFP sur une réévaluation du prix du gaz algérien importé en France, la Première ministre a souligné que « les contrats qui nous lient à l'Algérie ne sont pas indexés sur les prix spots » (calculés en continu sur le marché). Et « les discussions au niveau européen pour un éventuel plafonnement ne concernent pas l'Algérie. Nous allons donc poursuivre une discussion sereine avec l'Algérie », a-t-elle ajouté.

Autre sujet délicat : la question des visas, fortement réduits à l'automne 2021 par Paris. « Nous avons évoqué les moyens d'encourager les mobilités étudiantes, scientifiques, artistiques et économiques », a dit Elisabeth Borne, tandis que Aïmene Benabderrahmane insistait sur la nécessité d'une « facilitation réelle de la circulation des personnes ». La cheffe du gouvernement a fait état « d'échanges intenses » sur ce dossier entre le ministre français de l'Intérieur Gérald Darmanin et son alter égo algérien, se disant « confiante qu'ils déboucheront rapidement ».

Sur le dossier sensible de la mémoire de la colonisation française de l'Algérie et de la guerre d'indépendance, Elisabeth Borne a estimé que la mise en place d'une commission d'historiens annoncée fin août par les deux présidents, n'était plus qu'« une affaire de quelques jours". "On est en train de stabiliser la composition de part et d'autre », a-t-elle assuré. Aïmene Benabderrahmane a de son côté insisté sur « l'importance de poursuivre le travail commun », à travers la commission d'historiens et « la mise en place des groupes de travail mixtes concernés par les questions de la mémoire ».

Elisabeth Borne doit déjeuner ce lundi avec le président Abdelmadjid Tebboune, qui est s'est entretenu dimanche avec Emmanuel Macron par téléphone.

(Avec AFP)