En Chine, les nouveaux riches sont très critiqués sur Internet

Par latribune.fr  |   |  333  mots
(Crédits : Weibo)
Depuis début octobre, de riches Russes, Indiens et depuis peu Chinois ont mis en ligne des photos d’eux-mêmes en train de littéralement «se vautrer» de leurs véhicules de luxe, entourés par de luxueux produits soigneusement disposés. Objectif : exhiber sa fortune.

Se prendre les pieds dans la porte de sa Jaguar et se retrouver par terre dans un tas de billets et de bijoux : la dernière en date des facéties des nouveaux riches, étalée sur l'internet, fait grincer des milliards de dents en Chine.

Les 620 milliardaires chinois adorent...

Il s'agit d'un "mème", des photos diffusées de façon virale sur internet en partant d'un même modèle initial sur la base duquel les gens se mettent en scène. En l'occurrence, le défi "Vautré dans sa fortune" a été vu plus de 2,3 milliards de fois sur le réseau social chinois Weibo. Il consiste à faire semblant d'avoir trébuché en sortant d'une voiture de luxe et à s'étaler sur le trottoir dans un amas de billets de banques, de cartes de crédit ou de produits de luxe.

Ce "mème" fait fureur dans un pays de près de 1,4 milliard d'habitants qui compte 620 milliardaires en dollars - soit le record du monde - mais aussi des dizaines de millions de personnes qui vivent dans la misère.

... pas les internautes

L'imitation a aussi généré une abondance de "contre-mèmes", sur lesquels on peut voir de modestes travailleurs adopter la même position affalée, mais dans un contexte tout différent, comme pour se moquer de l'arrogance des plus riches. A Shanghai, les services de lutte contre l'incendie ont ainsi diffusé la photo d'un des leurs mordant la poussière entre des camions de pompiers.

Mais beaucoup d'internautes laissaient éclater leur colère face à ces signes extérieurs de richesse étalés par terre.

"Ces types sont dingues. Il faut vraiment avoir un vide dans son existence pour chercher ainsi par tous les moyens à prouver qu'on existe", écrivait un utilisateur de Weibo.

"C'est triste à voir ces jeunes qui ne s'intéressent qu'à l'argent et au pouvoir. Moi je soutiens ceux qui travaillent dur. Ce sont eux l'espoir du pays", abondait un autre.

(avec agences)