G20 : les énergies fossiles toujours dopées par les subventions publiques

Dans un rapport, deux ONG avancent que les pays du G20 dépensent 452 milliards de dollars par an pour soutenir les énergies fossiles contre 121 pour les énergies renouvelables.
Selon les calculs des deux ONG, la Chine est le pays du G20 qui apporte, de loin, le soutien financier le plus important aux énergies fossiles (77 milliards de dollars par an).

Tout un symbole à trois semaines de la COP21 à Paris. Les Etats du G20 soutiennent la production d'énergies fossiles (charbon, gaz naturel et pétrole) à hauteur de 452 milliards de dollars (420 milliards d'euros) par an malgré leur rôle nocif dans le changement climatique, rapporte une étude de deux ONG, Overseas Development Institute et Oil Change International.

"Les gouvernements du G20 investissent environ 452 milliards de dollars par an pour soutenir la production de combustibles fossiles, bien qu'ils aient pris l'engagement de les supprimer pour éviter un changement climatique catastrophique", ont affirmé les deux ONG dans un rapport publié mercredi 11 novembre.

Elles affirment avoir, pour la première fois, regroupé des informations sur les divers soutiens financiers apportés à la production de pétrole, gaz et charbon par ce club de pays riches et émergents, dont les chefs d'Etat et de gouvernement se réunissent en sommet dimanche et lundi à Antalya, en Turquie.

121 milliards de dollars de subventions pour les renouvelables

Pour donner un ordre de comparaison, les ONG expliquent avoir découvert "que le soutien qu'apporte le G20 à la production de combustibles fossiles représentait presque le quadruple de la totalité des subventions mondiales aux énergies renouvelables (121 milliards de dollars)".

Pour parvenir à la somme totale de 452 milliards de dollars, les ONG ont étudié pour les années 2013 et 2014 trois types de soutien financier des autorités. Elles ont distingué les subventions nationales et aménagements fiscaux (78 milliards de dollars), les investissements des entreprises publiques engagées dans ce secteur (286 milliards) et l'appui apporté par les institutions financières publiques, par exemple sous forme de prêts bancaires (88 milliards de dollars).

"Une opportunité formidable pour relever le défi climatique s'offre aux gouvernements du G20 en transférant l'investissement des entreprises publiques dans la production de combustibles fossiles vers l'énergie renouvelable", ont souligné les ONG.

Les auteurs du rapport ont aussi noté que la Chine était le pays du G20 qui apportait, de loin, le soutien financier le plus important aux énergies fossiles (77 milliards de dollars par an), mais ont pointé aussi la prodigalité en la matière de plusieurs pays riches, comme les Etats-Unis, le Royaume-Uni et le Japon.

Les énergies fossiles, serpent de mer du G20

En 2009, le G20 s'était déjà engagé à rationaliser et à réduire les subventions "inefficaces" aux énergies fossiles (pétrole, gaz et le charbon) afin d'encourager une consommation plus raisonnable. Mais depuis, les décisions en la matière se font attendre.

En octobre, les ministres de l'énergie du G20 ont salué "les progrès réalisés par un certain nombre de pays pour rationaliser et réduire les subventions aux énergies fossiles qui encouragent la surconsommation". Sans toutefois chiffrer leurs objectifs...

Commentaires 4
à écrit le 12/11/2015 à 18:04
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Subventions ou pas, la cop21 va entériner le fait de finir de consommer tout le pétrole et le charbon de la planète. C'est le cours de la bouteille d'oxygène qui va bien décoller...

à écrit le 12/11/2015 à 16:19
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1 relativement à leur production les énergies fossiles sont beaucoup moins subventionnées que les renouvelables (qui hors hydraulique ne représentent que moins de 5% contre la moitié au moins) 2 ces ONG calculent des subventions par des taxations né...

à écrit le 12/11/2015 à 14:09
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A l'A.N. et au Sénat on manque pas de fossiles en France..

à écrit le 12/11/2015 à 9:52
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Hum, compter des prêts et des investissements (qui seront remboursés ou vont rapporter) comme des subventions me parait osé. Il reste donc 78 milliards de vraies "aides" ce qui est déjà beaucoup mais relativise l'ampleur de ce cadeau.

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