"Il faut 'davantage d'ouverture' de l'économie contre le populisme" Lagarde (FMI)

Par latribune.fr  |   |  359  mots
(Crédits : Bobby Yip)
La directrice du Fonds monétaire international (FMI), Christine Lagarde estime qu'il faut "davantage d'ouverture" économique pour lutter contre le populisme.

Interrogée par le journal Les Echos, elle se dit "profondément préoccupée par l'évolution politique du monde qui peut entraîner de lourdes conséquences économiques". Mais face au populisme, la directrice du FMI souligne que du point de vue du FMI, "la réponse passe par davantage d'ouverture, notamment sur les services (trop tarifés), ce qui permettrait des gains de productivité".

"Sur bien des points, Donald Trump a raison"

Pour elle, "l'essentiel est que la globalisation doit évoluer d'une façon différente, avec un meilleur respect des règles du jeu, ainsi que de l'environnement et un souci délibéré d'inclusion des peuples".

"Sur bien des points, Donald Trump a raison", assure par ailleurs la directrice du FMI dans l'entretien aux Echos.

"La libre concurrence doit être +fair+ (juste, NDLR) dans tous les domaines, et je me réjouis que les autorités chinoises aient récemment annoncé leur volonté d'aborder tous les sujets!", explique Mme Lagarde.

Donald Trump "a des arguments solides" dans son bras de fer contre Pékin, estime-t-elle encore dans l'entretien, "sa méthode, si elle est soutenue par une stratégie gagnant-gagnant, pourrait permettre de faire avancer les échanges. Cela ne sera pas facile".

"50 nuances de brun !"

Réagissant au propos de la ministre française aux Affaires européennes, Nathalie Loiseau, qui a dit :

"On est en train de jouer 50 nuances de brun" en Europe, Mme Lagarde reconnaît que dans le monde "pour la première fois en 2017, le nombre de régimes démocratiques a légèrement reflué".

"Les élections récentes ont montré la poussée des populismes et une appétence pour des régimes autoritaires, de droite comme de gauche, qui est vraiment préoccupante", dit-elle.

Pour autant, elle ne "croit pas" à un scénario d'éclatement de la zone euro.

"Les Italiens tiennent à la zone euro. La réalité et l'épreuve du pouvoir arrondissent les angles. Le message des marchés produira ses effets. Cela dit, il serait navrant de constater qu'une construction politique ne doive sa survie qu'au pouvoir des marchés financiers", ajoute-t-elle.

(avec l'AFP)