Kazakhstan et le "syndrome Sochi" : une mégalomanie en temps de crise

Par latribune.fr avec Arte  |   |  212  mots
Alors que le Kazakhstan traverse une crise économique profonde, le pays se prépare à inaugurer l’exposition universelle 2017, sans lésiner sur les moyens. Car le "président éternel", Noursoultan Nazarbaïev, espère bien avec cet événement pouvoir redorer son image à l’étranger...

À l'été 2017, c'est Astana, la capitale du Kazakhstan, ce pays frontalier de la Chine et de la Russie, qui accueille la nouvelle exposition internationale, placée sous le thème ambitieux de "l'énergie du futur". C'est la première fois que cette manifestation est organisée dans un pays de l'ex-Union soviétique. Pour cette nation indépendante depuis 1991, riche en ressources pétrolières et neuvième plus vaste pays du monde, l'exposition universelle sera l'occasion d'accélérer sa transition de nation émergente en grande puissance industrielle. Elle promet d'être l'événement de tous les superlatifs : alors que le gouvernement kazakh y a investi 4 à 5 milliards d'euros, le "président éternel" Noursoultan Nazarbaïev espère pouvoir redorer son image à l'étranger. Car depuis quelques années, les pétrodollars ont cessé de couler à flot et le pays traverse une profonde crise économique. Sous couvert de pluralisme, le gouvernement muselle en outre l'opposition. Dans ce contexte de tensions, entre restrictions et débauches de moyens, on rencontre des habitants d'Astana qui alertent sur l'absence de démocratie dans leur pays : le défenseur des droits de l'homme Evgueni Jovtis, ou encore la journaliste Inga Imanbai, dont le mari a été emprisonné pour ses reportages critiques du régime.