L'Allemagne opposée au statut d'économie de marché pour la Chine

Par latribune.fr  |   |  347  mots
"La Chine n'obtiendra le statut d'économie de marché uniquement lorsqu'elle se comportera comme une économie de marché", a insisté Sigmar Gabriel à l'hebdo Der Spiegel.
Alors que l'UE doit décider - ou pas - d'attribuer ce statut à Pékin à l'été, Sigmar Gabriel, le numéro 2 du gouvernement allemand et ministre de l'Economie, a fait part de son opposition.

Très clairement, il n'en veut pas. Le numéro 2 du gouvernement allemand et ministre de l'Economie Sigmar Gabriel s'est dit opposé à l'octroi par l'Union européenne du statut d'économie de marché à la Chine, a indiqué samedi l'hebdomadaire Der Spiegel avant une visite d'Angela Merkel à Pékin. "Si un pays veut obtenir à l'échelle internationale le statut d'économie de marché, il ne doit pas se comporter comme une économie dirigée par l'Etat", a dit M. Gabriel, dirigeant social-démocrate allié au gouvernement avec la chancelière conservatrice qui se rend en Chine du 12 au 14 juin pour des consultations gouvernementales lors desquelles ce thème devrait être abordé.

"La Chine n'obtiendra le statut d'économie de marché uniquement lorsqu'elle se comportera comme une économie de marché", a-t-il insisté.

Des "pratiques commerciales déloyales"

L'UE doit décider à l'été si son deuxième partenaire commercial obtiendra ce statut qu'il convoite alors que nombre d'Etats européens et d'industriels craignent un tel changement car il pourrait déboucher sur une forte baisse des droits de douane et ouvrir davantage les portes aux produits chinois et menacer l'emploi. De nombreux industriels européens accusent déjà la Chine de vendre à perte, notamment dans le secteur de l'acier. La Commission européenne a elle jugé en mai qu'octroyer le statut d'économie de marché à la Chine serait "intenable" et priverait l'UE de ses armes notamment douanières "face aux pratiques commerciales déloyales".

Le Parlement européen a aussi voté massivement --un résultat non contraignant-- contre l'octroi du statut au géant asiatique, afin de "garantir un cadre équitable aux industriels européens et de protéger l'emploi". A son entrée dans l'Organisation mondiale du Commerce (OMC) en 2001, la Chine avait été enregistrée comme une économie non marchande, avec la promesse d'un réexamen de son statut quinze ans plus tard, en 2016. Une option alternative pour l'UE consisterait à n'octroyer qu'un changement partiel de son statut, avec des exceptions pour des secteurs particulièrement menacés, une stratégie adoptée par les Etats-Unis.

(avec AFP)