L'état d'urgence nationale lié au Covid, c'est fini aux Etats-Unis

Par latribune.fr  |   |  494  mots
Avec 1,1 million de décès, les Etats-Unis ont enregistré le pire bilan lié à pandémie, suivi par le Brésil qui a passé fin mars le cap des 700.00 morts. (Crédits : MARCO BELLO)
Le président américain Joe Biden a officiellement mis fin lundi à l'état d'urgence nationale liée au Covid, en place depuis trois ans dans le pays qui a officiellement payé le plus lourd tribut à la pandémie, avec plus d'un million de morts. Des laboratoires comme Moderna avait déjà anticipé la décision en décidant d'augmenter sensiblement le prix du vaccin.

Une page funeste se tourne. Dans un communiqué, La Maison Blanche a indiqué que Joe Biden avait ratifié une loi adoptée par le Congrès « mettant fin à l'état d'urgence nationale liée à la pandémie de Covid-19 ».

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Avec 1,1 million de décès, les Etats-Unis ont enregistré le pire bilan lié à pandémie, suivi par le Brésil qui a passé fin mars le cap des 700.00 morts. L'épidémie a fait au moins 6,8 millions de morts dans le monde.

Le patron de Moderna accusé de « cupidité » par Bernie Sanders

Conséquence de cette décision : les fonds considérables alloués depuis 2020 à la fourniture de tests de dépistage du Covid, de vaccins gratuits, et d'autres mesures d'urgence, ne seront plus disponibles. Certains laboratoires avaient déjà anticipé une grosse chute de leur revenu : ainsi, Stéphane Bancel, patron de Moderna, accusé de « cupidité » par le sénateur démocrate Bernie Sanders, a défendu la décision de faire bondir le prix de son vaccin anti-Covid à 130 dollars aux Etats-Unis : « le système de distribution changera complètement quand les Etats-Unis lèveront l'état d'urgence sanitaire ». En passant à une commercialisation plus classique, « on va avoir 10.000 clients » ainsi que la gestion « de la livraison à 60.000 pharmacies, cabinets médicaux et hôpitaux », a-t-il ajouté. « La demande va par ailleurs baisser de 90%, ce qui va renchérir le coût de production à l'unité ».

Moderna ne discutait jusqu'à présent qu'avec un seul client, ne distribuait son vaccin qu'à quelques entrepôts et n'avait pas à prendre en charge le coût des doses périmées.

Un travail sur la prochaine génération de vaccins

Si le gouvernement américain tourne publiquement la page de la pandémie de Covid-19, il dit déjà travailler à la prochaine génération de vaccins et à d'autres mesures pour combattre tout futur variant du virus. « Le projet NextGen accélérera et fluidifiera le développement rapide de la prochaine génération de vaccins et de traitements à travers des partenariats public-privé » , a déclaré à l'AFP un haut responsable gouvernemental. Des fonds s'élevant à au moins 5 milliards de dollars sont disponibles afin de « promouvoir les avancées scientifiques », et de « garder une longueur d'avance sur le virus en rapide évolution à l'origine du Covid-19 ».

Par ailleurs, la fin de l'état d'urgence devrait aller de pair avec l'expiration d'une mesure mise en place en 2020 sous l'administration Trump, qui permet l'expulsion sans délai de migrants ne disposant pas d'un visa, même les demandeurs d'asile potentiels. L'exécutif américain avait dit vouloir lever cette mesure connue sous le nom de « Title 42 »,  adoptée en 1893 pour protéger les États-Unis contre les nombreuses épidémies de choléra et de fièvre jaune qui survenaient à l'époque mais que très rarement mise en œuvre depuis lors.

(Avec AFP)