L'Iran déterminé à poursuivre son programme de missiles balistiques

Par Reuters et AFP  |   |  538  mots
"Nous allons continuer à avancer et à développer notre puissance militaire", a assuré le président iranien Hassan Rohani, selon les propos diffusés par la télévision d'Etat iranienne. (Crédits : Reuters)
Le président iranien Hassan Rohani a déclaré ce lundi 11 février que l'Iran continuerait à développer ses capacités militaires et notamment son programme de missiles balistiques, dans un discours prononcé à l'occasion du 40e anniversaire de la révolution islamique de 1979.

L'Iran va continuer à développer ses capacités militaires et en particulier son programme de missiles balistiques, a déclaré ce lundi 11 février le président Hassan Rohani dans un discours prononcé à l'occasion du 40e anniversaire de la révolution islamique de 1979. Le chef de l'État avait déjà annoncé dimanche que Téhéran s'apprêtait à placer deux satellites en orbite en dépit des mises en garde des États-Unis, qui considèrent que la technologie des fusées utilisées pour un tel lancement est très proche de celle d'un missile balistique.

L'agence de presse Fars a rapporté la semaine dernière que le corps des Gardiens de la révolution iranienne a mis en service un missile sol-sol d'une portée de 1.000 km.

Washington estime que le développement de missiles par l'Iran viole la résolution du Conseil de sécurité des Nations unies qui a entériné l'accord sur le nucléaire iranien de 2015, une interprétation rejetée par Téhéran. Donald Trump a annoncé le retrait des États-Unis de l'accord de Vienne et les pays européens signataires, qui tentent de le sauver, sont aussi très critiques envers le programme de missiles iranien.

« Nous n'avons jamais demandé et nous ne demanderons jamais la permission de développer différents types de (...) missiles », a déclaré Hassan Rohani devant des dizaines de milliers de personnes réunies sur la place Azadi (Liberté), dans le centre de Téhéran. « Nous allons continuer à avancer et à développer notre puissance militaire », a-t-il ajouté, selon les propos diffusés par la télévision d'État iranienne.

Le "mort à l'Amérique" vise Trump, pas les Américains

Le président iranien a, en outre, promis de 'vaincre" le "complot" américain contre la République islamique, qui est selon lui voué à l'échec. Les Iraniens crieront "Mort à l'Amérique" tant que Washington poursuivra sa politique hostile, mais ce slogan s'adresse au président Donald Trump et aux dirigeants des États-Unis et non à la nation américaine, a assuré le 8 février le guide suprême de la Révolution iranienne, Ali Khamenei.

« Tant que l'Amérique poursuivra sur la voie de la cruauté, la nation iranienne n'abandonnera pas "Mort à l'Amérique"».

Quant aux Européens, qui tentent de sauver l'accord nucléaire, il ne faut pas non plus leur faire confiance selon lui :

« Je recommande de ne pas faire confiance aux Européens ni aux Américains. Nous ne disons pas : n'ayez pas de contacts avec eux mais c'est un problème de confiance. »

Une économie en récession

Pour l'Iran, ce 40e anniversaire survient dans une période de difficultés économiques et de tensions renouvelées avec les États-Unis.

Les retombées commerciales et financières espérées de l'accord sur le nucléaire signé en 2015 avec la communauté internationale ne se sont guère concrétisées, et le pays souffre du rétablissement des sanctions américaines consécutif au retrait unilatéral des États-Unis de ce pacte en 2018.

Selon le Fonds monétaire international (FMI), l'économie iranienne est entrée en récession en 2018 et le PIB du pays devrait chuter de 3,6% en 2019.