La Russie et l'Arabie Saoudite d'accord pour stabiliser la production de pétrole

Ryad et Moscou se sont mis d'accord en marge du G20 en Chine pour coopérer à une maîtrise de la production mondiale de pétrole, gage d'une reprise à la hausse des cours de l'or noir. Pour le moment, les prédécentes tentatives se sont soldées par un échec.
Le vice-prince héritier saoudien Mohamed ben Salman au G20 en Chine le week-end dernier.

L'Arabie saoudite et la Russie ont conclu lundi un accord de coopération en vue de stabiliser le marché pétrolier, qui pourrait passer par un gel des niveaux de production, sans toutefois envisager de mesure concrète dans l'immédiat. Le cours du Brent de la mer du Nord a bondi de près de 5% jusqu'à 49,40 dollars le baril avant d'effacer une grande partie de ses gains.

La constitution d'un groupe de travail

L'accord entre l'Arabie saoudite et la Russie a été signé par les ministres de l'Energie des deux pays en marge du sommet du G20 en Chine, où se sont rencontrés le président russe Vladimir Poutine et le vice-prince héritier saoudien Mohamed ben Salman. Ryad et Moscou ont annoncé dans un communiqué commun la constitution d'un groupe de travail chargé d'examiner la situation du marché du pétrole et de recommander des mesures et des initiatives pour garantir sa stabilité.

La coopération avec l'Arabie saoudite pourrait inclure un gel des niveaux de production si une telle décision était prise, a précisé le ministre russe de l'Energie, Alexandre Novak, lors d'une conférence de presse avec son homologue saoudien Khalid al Falih. Ce dernier a par la suite déclaré à l'antenne de la chaîne de télévision Al Arabiya qu'un tel gel était "une des possibilités privilégiées mais pas nécessaire aujourd'hui""Il n'y a aucune nécessité aujourd'hui de geler la production (...) Nous avons le temps pour prendre ce genre de décision", a dit Khalid al Falih.

Echec en avril dernier

Une réunion informelle entre l'Opep et des pays non-membres du cartel des exportateurs, tels la Russie, doit se tenir en marge du Forum international sur l'Energie du 26 au 28 septembre à Alger. L'Organisation des pays exportateurs de pétrole doit ensuite se réunir officiellement à Vienne en novembre.

De précédents efforts pour parvenir à un gel des niveaux de production ont échoué en avril à la suite d'une volte-face de l'Arabie saoudite face au refus de l'Iran, troisième producteur de l'Opep, de s'associer à cette initiative destinée à soutenir les cours, alors que Téhéran souhaite accroître ses exportations après la levée de sanctions internationales à son encontre.

Le cas iranien

Alexandre Novak, cité par les agences de presse russes, a déclaré lundi que l'Iran devrait avoir le droit de retrouver ses niveaux de production antérieurs aux sanctions occidentales. Son homologue saoudien Khalid al Falih a jugé pour sa part que la production iranienne de pétrole avait déjà retrouvé ces niveaux. Un accord entre l'Opep et la Russie serait le premier depuis 15 ans, même si Moscou n'a ensuite jamais mis en oeuvre son engagement sur une baisse de sa production.

L'effondrement des cours depuis 2014, en raison d'un excédent d'offre lié en partie au bond de la production de pétrole de schiste aux Etats-Unis, affecte lourdement les budgets des pays producteurs, y compris l'Arabie saoudite et la Russie, jusqu'à provoquer des troubles politiques et sociaux au Venezuela ou au Nigeria.

Commentaire 1
à écrit le 05/09/2016 à 17:39
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C'est reculer pour mieux sauter, enfin ce que lobby pétrolier veut lobby pétrolier obtient. Notre économie n'est qu'une sinistre farce, cela devrait accentuer encore plus la crise de la consommation. Les milliardaires n'ont pas assez de milli...

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