
En raison des menaces grandissantes d'un ralentissement sévère de l'économie mondiale - du Brexit au terrorisme -, le Fonds monétaire international (FMI) a appelé samedi certains pays du G20 à muscler leurs dépenses publiques pour soutenir la croissance. Cette position est appuyée par Paris et Washington, mais pas par l'Allemagne. Pragmatique, le FMI s'adapte et souhaite faire revivre la politique de "stop and go" consistant à alterner rigueur et relance keynésienne selon les circonstances économiques.
Alors que débute à Chengdu (sud-ouest de la Chine) une réunion de deux jours des ministres des Finances du G20, l'institution de Washington a diffusé samedi un rapport dépeignant un tableau alarmant de l'économie mondiale.
"La croissance demeure faible, les risques à la baisse sont devenus plus proéminents", indique le FMI, après avoir abaissé mardi ses prévisions de croissance mondiale pour 2016 et 2017, à 3,1% et 3,4% respectivement.
La progression du PIB du globe pourrait même "ralentir encore plus drastiquement si la montée actuelle des incertitudes politiques et économiques persiste, à la suite du +Brexit+", souligne le rapport.
Dans ce contexte, les politiques monétaires ultra-accommodantes trouvent leurs limites, et "les marges de manœuvres budgétaires quand elles existent doivent être utilisées", a plaidé le FMI, notamment pour "compenser les coûts de réformes structurelles", celles-ci restant plus que jamais "nécessaires" (marché du travail, fiscalité...).
Des pays dans le viseur du FMI
L'Australie, la Canada, les Etats-Unis et l'Allemagne sont nominalement enjoints par le Fonds à "orienter les dépenses publiques vers les investissements dans les infrastructures".
Plus encore, "des réformes qui facilitent l'accroissement des investissement d'infrastructures aideront à gonfler les capacités productives, doperont directement la demande à court terme et catalyseront les investissements privés", fait valoir le FMI.
Le secrétaire au Trésor américain, Jacob Lew, était samedi sur la même longueur d'ondes.
"On en arrive à un point où il est essentiel pour nous tous de redoubler nos efforts et d'utiliser tous les outils à notre disposition pour muscler notre croissance commune", a-t-il déclaré à des journalistes à Chengdu.
"Ce sont des recettes familières, mais qu'il vaut le coup de réitérer, qu'il s'agisse des outils structurels ou budgétaires", a-t-il insisté.
Les banques centrales ne peuvent pas tout
Les grandes banques centrales se démènent certes toujours pour soutenir l'activité, à coup de montagnes de liquidités et d'abaissements des taux d'intérêts, mais "la politique monétaire ne peut pas tout", avait averti vendredi le ministre français des Finances Michel Sapin.
Il faut que "les pays qui ont des marges budgétaires les utilisent pour soutenir l'investissement (...) C'est ce que nous réaffirmerons (à Chengdu) même si ça pose problème à tel ou tel pays", avait-il confié à l'AFP, dans une allusion transparente à l'orthodoxie allemande.
Berlin, en effet, campe sur son credo des uniques "réformes structurelles", après avoir dénoncé lors d'un précédent G20-Finances des relances budgétaires "inefficaces" et des politiques monétaires "contreproductives".
(avec AFP)
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a le à :
C'est bien pour cela qu'a été "globalisée " la réforme de la Comptabilité en établissant que la valeur des Actifs serait celle du Marché ; ainsi fut "décrétée" la "Juste Valeur" des choses et des actes.
ET que dans le cas contraire elle aurait eu des finances pour affronter la crise
SI elle avait fait le contraire ,nous aurions eu des finances disponibles pour affronter la crise !!!! mais je suppose qu'au FMI nous avons un tas de vieux politicards qui ne veulent PAS le reconnaitre
Le FMI doit recruter chez goldman sachs (comme la BCE).
https://philippewaechter.nam.natixis.com/2016/04/11/les-etats-unis-vont-mieux-et-leurope-replonge-mais-ma-chronique-macroeconomique
Mais ce ne fut pas toujours le cas: Le montant de la dette Française, c'est quasiment le montant des intérêts payés depuis 1973. 1 200 milliards! Une paille qui aurait pu être économisée, mais qui n'aurait pas fait le bonheur des Rotschild dont Pompidou fut le directeur général de leur banque. Les dettes publiques n'existent pas, elles sont le résultat d'un vol en bande (banque...) organisée. Le moyen le plus sûr de faire de l'argent avec le plus grand nombre, c'est à dire le con-tribuable, particulièrement dans les pays qui savent faire rentrer l'impôt.
Le probleme c est pas tant de relancer les depenses de l etat mais de ce qu on fait avec. Faire des aeroport vide comme en espagne ne sert a rien ! Mais investir dans la formation, la technologie est pas remunerateur electoralement (l electorat principal c est les vieux. donc pas interesse a des depenses qui vont profiter a leurs petits enfants (ces sales gosses avec des iphone)
Non, le problème est qu'il n'y a pas de protectionnisme intra et extra Européen !!
Une relance keynésienne aurait pour effet aujourd'hui de pousser les Grecs de racheter des voitures allemande, et à tout Européens d'acheter de l'électronique chinoise...
Effectivement, sans aucun intérêt !!
A un moment il faudrait quand même savoir ce que l'on veut, cette politique schizophrène n'a absolument aucune justification sémantique ne reposant seulement que sur les exigences des marchés financiers qui siphonnent la plupart des recettes fiscales, qui imposent pauvreté et misère un peu partout dans le monde et sur un minimum de réalité d'une économie à l'agonie sans s'attaquer au coeur du problème qu'est l’accaparement des richesses dans seulement quelques mains.
Franchement, au sein de cette rhétorique de fous furieux, difficiles de blâmer les allemands, au moins ils sont un minimum logiques avec eux-mêmes.
Mais qu'est-ce que nous payons très cher l'incompétence et la compromission de nos décideurs économiques et politiques.