
Ce fût un best-seller mondial : 150.000 exemplaires vendus en France et 450.000 rien qu'aux Etats-Unis. Avec près de 1.000 pages de théories, de graphiques et d'équations, Le Capital au XXIe siècle, publié en 2013, reste comme l'un des plus importants livres d'économie de ce début du siècle. Son auteur, l'économiste français Thomas Piketty, y explique notamment comment les inégalités de revenus ont tendance à se creuser dès lors que le rendement du capital augmente plus vite que le taux de croissance économique. Cette thèse a grandement participé au renouvellement de l'analyse économique et sociale des inégalités.
Mais dans une étude publiée début août par le Fonds monétaire international (FMI) et dirigée par l'économiste brésilien Carlos Goes, la thèse de Piketty est profondément remise en cause à partir d'un examen détaillé des données économiques de 19 pays développés depuis trente ans. L'objectif de cette enquête était de "vérifier l'exactitude empirique des hypothèses de Piketty afin de mieux cerner les causes profondes des inégalités", peut-on lire en introduction.
Une analyse empirique qui contredit la thèse de Piketty
En s'appuyant sur un raisonnement très empirique, le chercheur du FMI montre que dans 75% des pays étudiés la thèse de Piketty ne se vérifie pas. Il établit en effet qu'une croissance des revenus du capital supérieure de 1 point à la croissance économique s'accompagne d'une diminution de la part des richesses détenue par les 1% des plus riches.
"Je n'ai trouvé aucune preuve empirique démontrant que la dynamique va dans le sens suggéré par Thomas Piketty" tranche Carlos Goes, avant d'asséner : "Même si son ouvrage est très riche en données, il n'offre aucune formule empirique permettant de vérifier la chaîne de causalité de sa théorie".
Retrouvez l'étude complète sur le site du FMI
Comprendre le modèle de Piketty
Un rapide retour sur les fondements théoriques de la thèse du Capital au XXIe siècle permet de mieux comprendre ce que Carlos Goes identifie comme l'erreur de la thèse de Thomas Piketty.
L'économiste français reprend une définition classique de l'économie selon laquelle la part de capital dans le revenu national (y) est r*k/y, où r est une mesure du rendement du capital et k une mesure du stock total de capital. A cette définition, Piketty ajoute une "équation comptable" qui suggère que, à long terme, et en supposant constant le taux d'épargne (s), le rapport du capital sur le revenu k/y doit être égal au rapport s/g avec g le taux de croissance économique. Autrement dit k/y = s/g ce qui est équivalent à r*k/y = r*s/g c'est à dire que la part du capital dans le revenu national (de manière plus grossière le "taux de richesse") est r*s/g.
La part du capital dans le revenu national est notée r*k/y = r*s/g =r/g*s
C'est à partir de cette dernière formule que Piketty établit sa thèse : quand les rendements du capital (noté r) augmentent plus vite que le taux de croissance économique (noté g) alors la part du capital dans le revenu national (notée r*k/y) augmente et créé des inégalités entre ceux qui détiennent du capital et ceux qui n'en détiennent pas.
Piketty aurait négligé l'impact des fluctuations du taux d'épargne
Si cette formule apparaît tout à fait exacte, elle suppose cependant que le taux d'épargne (noté s) soit toujours constant pour que seul le rapport r/g ait une influence sur l'évolution de la part du capital dans le revenu national. Or si l'économiste français considère que le taux d'épargne reste plutôt stable dans le temps, ce n'est pas le cas de Carlos Goes.
S'appuyant sur la théorie du revenu permanent du prix nobel d'économie Milton Friedman, Carlos Goes rappelle que l'individu souhaite lisser sa consommation sur le long terme, c'est-à-dire qu'il ne souhaite pas d'une consommation instable au gré des conjonctures économiques (crises, croissance forte, récession etc). Pour ce faire, il ajuste en permanence les quantités de revenus qu'il épargne. Il alloue plus ou moins de revenus à sa consommation pour que celle-ci reste stable sur le long terme. Par ce jeu d'équilibres, les quantités de revenus épargnées fluctuent et le taux d'épargne est donc nécessairement cyclique, et non stable comme le suppose l'économiste français.
Cette négligence de Piketty concernant le taux d'épargne expliquerait ainsi pourquoi l'enquête du FMI invalide la thèse du Capital au XXIe siècle. Les fluctuations du taux d'épargne "contrebalancent les fortes augmentations prévues de la part du capital", conclue l'étude.
Cette enquête de Carlos Goes, qui admet qu'il est "possible" que la théorie de Piketty se vérifie "sur le long terme", allonge un peu plus la liste des critiques sérieuses dont a fait l'objet l'oeuvre de l'économiste français. Mais cette nouvelle étude rassure au moins sur un point : le débat économique a encore de beaux jours devant lui.
Dit autrement : on parle ici d'une étude qui serait une réfutation empirique (du FMI) qui repose sur un modèle dont une hypothèse centrale fait l'objet de débats... il n'y a pas beaucoup de sciences dans lesquelles ceci serait qualifié de réfutation empirique ou même de "vérifier l'exactitude empirique des hypothèses"
Dommage mais je me doute que vous dépendez des actionnaires et vu le niveau de ceux-ci faut pas leur demander d'avoir la moindre pensée progressiste, si déjà ils étaient capables de penser ça se saurait.
Les dès sont pipés.
, les contester avec ses propres arguments ..............malheureusement cela n'est pas dans l'air du temps ,aujourd'hui tout débat n'est que confrontation haineuse où chacun réfute tout ce qui peut être dit par ailleurs , véritable combat de gladiateurs d'où il ressort un vainqueur qui terrasse son adversaire ....pitoyable spectacle !!!
mais pas pour aider les peuples ni les industries
prenez sa presidente elle fait tout le contraire de sa fonction quand elle ete ministre
des finances de la france
http://www.lemonde.fr/economie/article/2013/01/28/erreur-de-calcul-du-fmi-ou-exces-des-zelateurs-de-l-austerite_1823437_3234.html
Attendons de découvrir qu'un nouvel oubli a altéré leurs travaux.
les fais contemporain prouvent la théorie de l'économiste français
rappelons les lacunes de la modélisation dans la crise de subprim
l'évaluation des risques ......
Disposez-vous de données solides pour étayer votre hypothèse du désinvestissement français ?
Dire que l'Etat n'investit qu'en bétonnant me semble un peu exagéré. L'Etat investit tous les jours dans l'éducation, la santé, la recherche, etc., ce qui n'est tout de même pas rien.
Merci,
Alex
Que 1% des plus riches se partagent plus de 40% des revenus est un autre délire , je ne crois pas que certains êtres humains valent plus de 5000 fois d'autres humains, lorsque l'on reviendra à une échelle de 1 à 20 voire de 1 à 10 l'économie redeviendra plus efficiente pour tous .Les concurrences factices comme dans l'énergie doivent cesser (on n(imagine pas deux centrales nucléaires cote à cote, ni deux autoroutes cela n'a pas de sens. Comme les secteurs de l'éducation et de la santé n'ont aucune vocation à être en concurrence, les étudiants et les malades ne sont pas des agents économiques indépendants......Mais le mythe néolibéral de Mise et Hayek a la vie dure et est en train de se briser dur les montagnes d'"externalités" comme ils disent si bien. Bientôt avec la robotisation une entreprise pourra produire avec 1000 fois moins de salariés, la question est : pour qui? Le capital c'est un concentré de valeur sociale, accumulé sur des dizaines voire des centaines d'années, pas une abstraction, désolé le concept de chien n'aboie toujours pas comme un milliard de capital ne nourrit personne.
Le Communisme convient bien aux français. En Union Soviétique, les médailles recouvraient tout le travailleur ou patron au meme tarif. C'était tellement stimulant que l'économie y était florissante, les commerces plébiscités par des queues sur des Km, au point d'etre vidés, comme au venezuela et en coré du nord
Franchement, je ris du FMI.........