Le prix Nobel d'économie attribué à trois experts du marché du travail

Par latribune.fr  |   |  476  mots
Grâce à ses travaux, "nous avons également réalisé que les ressources des écoles sont beaucoup plus importantes pour la réussite future des élèves sur le marché du travail qu'on ne le pensait auparavant". (Crédits : STAFF)
Les chercheurs récompensés sont tous enseignants dans de prestigieuses universités américaines. Leurs travaux ont fourni de nouvelles connaissances sur le marché du travail et ont montré comment il est possible de tirer des conclusions sur les causes et les conséquences à partir d'expériences naturelles.

Les Etats-Unis sont à nouveau à l'honneur pour le cru 2021 du Prix Nobel d'économie. Après avoir été attribué à deux Américains l'an passé, le Nobel d'économie a été décerné lundi à trois spécialistes de l'économie expérimentale et empirique, le Canadien David Card, l'Américano-Israélien Joshua Angrist et l'Américano-Néerlandais Guido Imbens.

David Card enseigne à l'université de Berkeley en Californie, Joshua Angrist au MIT du Massachussets et Guido Imbens à Stanford.

Le trio "nous a apporté de nouvelles idées sur le marché du travail et montré quelles conclusions peuvent être tirées d'expériences naturelles en termes de causes et de conséquences", a salué le jury Nobel.

"Leur approche s'est étendue à d'autres domaines et a révolutionné la recherche empirique", a souligné le jury du "prix de la Banque de Suède en sciences économiques en mémoire d'Alfred Nobel", dernier né des fameuses récompenses.

Le prix Nobel d'économie est doté d'une somme de 10 millions de couronnes suédoises (990.000 euros).

Salaire minimum et ressources des écoles

Pour une première moitié, le prix récompense le Canadien David Card, né en 1956, "pour ses contributions empiriques à l'économie du travail".

À l'aide d'expériences naturelles, Card a analysé les effets du salaire minimum, de l'immigration et de l'éducation sur le marché du travail. "Ses études du début des années 1990 ont remis en question les idées reçues, ce qui a conduit à de nouvelles analyses et à de nouvelles perspectives", selon le jury Nobel.

Les résultats de ses recherches ont notamment montré que l'augmentation du salaire minimum n'entraîne pas nécessairement une diminution des emplois.

Grâce à ses travaux, "nous avons également réalisé que les ressources des écoles sont beaucoup plus importantes pour la réussite future des élèves sur le marché du travail qu'on ne le pensait auparavant".

Angrist, 61 ans, et Imbens, 58 ans, ont eux conjointement été récompensés "pour leurs contributions méthodologiques à l'analyse des relations de cause à effet".

Au milieu des années 1990, les deux chercheurs ont notamment démontré comment des conclusions précises sur les causes et les effets peuvent être tirées d'expériences naturelles.

L'an passé, le prix avait récompensé les Américains Paul Milgrom et Robert Wilson, deux enseignants de Stanford et experts des enchères dont les travaux novateurs ont notamment servi aux attributions des fréquences télécom.

En 2019, le prix avait été attribué à un trio de chercheurs spécialisés dans la lutte contre la pauvreté, les Américains Abhijit Banerjee et Michael Kremer et la Franco-américaine Esther Duflo, deuxième femme distinguée dans la discipline et plus jeune lauréat de l'histoire de ce prix.

(Avec AFP)

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