Le prix Nobel d'économie est attribué à Richard Thaler

Par latribune.fr  |   |  502  mots
L'économiste américain est surtout connu pour avoir développer des théories sur la finance comportementale.
Le dernier prix Nobel de la saison, et non des moindres, a été décerné ce mardi par l'Académie royale des sciences de Suède. Les travaux de l'Américain sur les mécanismes psychologiques et sociaux à l'oeuvre dans les décisions des consommateurs ou des investisseurs ont été salués.

(Article publié le 9 octobre à 12h10 et mis à jour au cours de la journée)

Le spécialiste américain de la finance comportementale a raflé le célèbre prix, ce lundi 9 octobre. Lui qui enseigne à l'université de Chicago a reçu le prix Nobel pour ses travaux sur les mécanismes psychologiques et sociaux à l'oeuvre dans les décisions des consommateurs ou des investisseurs.

Richard H. Thaler a montré comment certaines caractéristiques humaines, comme les limites de la rationalité et les préférences sociales, "affectent systématiquement les décisions individuelles et les orientations des marchés", a expliqué  Göran Hansson, le secrétaire général de l'Académie royale des sciences de Suède qui décerne le prix.

De profonds impacts sur la politique économique

L'Académie a ajouté :

"Ses découvertes empiriques et ses visions théoriques ont grandement contribué à la création du nouveau champ de l'économie comportementale, qui a eu un impact profond sur de nombreux domaines de la recherche économique et de la politique économique."

Diplômé de l'université de Rochester (Etats-Unis), Richard H. Thaler a notamment théorisé le concept de "comptabilité mentale" expliquant la façon dont les individus "simplifient la prise de décision en matière financière en créant des cases séparées dans leur tête, en se concentrant sur l'impact de chaque décision individuelle plutôt que sur l'effet global", selon l'académie.

"Il a aussi montré combien l'aversion aux pertes peut expliquer pourquoi les individus accordent une plus grande valeur à une chose s'ils la possède que s'ils ne la possèdent pas", un phénomène appelé "l'aversion à la dépossession", a-t-elle poursuivi.

Joint par l'académie, M. Thaler, qui va toucher 9 millions de couronnes suédoises (944.000 euros), s'est dit "très heureux" d'être récompensé par le prix Nobel et a dit promettre d'essayer "de dépenser son prix de la façon la plus irrationnelle possible".

Les Etats-Unis raflent les Nobel

Âgé de 72 ans, issu de l'Ecole de Chicago créée par Milton Friedman et qui a donné de nombreux prix Nobel, le lauréat confirme l'écrasante domination des Américains au palmarès du "prix en sciences économiques en hommage à Alfred Nobel" décerné pour la première fois en 1969. En effet, les économistes américains ont raflé environ la moitié des prix Nobel d'économie. Entre 2000 et 2013, ils ont remporté ou partagé chaque année la prestigieuse récompense.

Certains d'entre eux sont restés célèbres, comme le théoricien du monétarisme Milton Friedman (1976) ou James Tobin (1981), chantre de la taxation des transactions financières.

Enfin, le prix Nobel d'économie est le monopole des hommes. Seule une femme, l'Américaine Elinor Ostrom en 2009, a été récompensée dans cette catégorie. Une Française, Esther Duflo, spécialiste de la lutte contre la pauvreté, était citée cette année parmi les possibles lauréats.

(avec agences)