Persécution des musulmans Ouïghours : les États-Unis parlent de consulter leurs alliés sur un boycott des JO de Pékin

Par latribune.fr  |   |  580  mots
(Crédits : Reuters)
Alors que Pékin rejette toute accusation de génocide envers les Ouïghours, présentant les supposés camps d'internement comme des "centres de formation professionnelle", plusieurs groupes militants des droits de l'homme ainsi que des hommes politiques républicains américains ont multiplié récemment les appels à un boycott américain des JO de Pékin. Selon des ONG notamment, quelque 1 million de musulmans seraient détenus dans des camps.

Les États-Unis ont annoncé envisager une discussion avec leurs alliés sur la question d'un boycott des Jeux olympiques d'hiver de Pékin en 2022, au moment où la pression monte de la part d'associations de défense des droits de l'homme et de politiciens. Le porte-parole du département d'État américain Ned Price, interrogé pour savoir si les Etats-Unis envisageaient un boycott conjoint avec leurs alliés, a délcaré:

"C'est quelque chose dont nous souhaitons certainement discuter."

Il précisait, sans toutefois révéler la position de l'administration sur le sujet:

"Nous sommes d'avis qu'une approche coordonnée ne serait pas seulement dans notre intérêt, mais également dans l'intérêt de nos alliés et partenaires."

Plus tard dans l'après-midi, Ned Price a précisé dans un tweet:

"Comme je l'ai évoqué nous n'avons pas d'annonce à faire au sujet des Jeux olympiques de Pékin. 2022 est encore loin, mais nous continuerons à consulter étroitement nos alliés et partenaires pour définir nos préoccupations communes et établir notre approche conjointe envers le Parti communiste chinois."

Persécution des musulmans ouïghours

Plusieurs groupes militants ainsi que des hommes politiques républicains ont multiplié récemment leur appel à un boycott américain des JO de Pékin. Ils s'appuient en partie sur plusieurs ONG et pays qui accusent la Chine de persécuter les musulmans ouïghours, notamment en les plaçant dans des camps d'internement où les membres de cette minorité sont soumis, selon les témoignages de rescapés, à divers sévices.

Le site de l'ONG Amnesty International explique en ces termes la situation à partir des témoignages qu'elle a recueillis:

"Depuis 2017, la Chine mène une campagne sans précédent de détention de masse visant des Ouïghours, des Kazakhs et d'autres groupes ethniques à majorité musulmane dans le Xinjiang. On estime qu'au moins 1 million de personnes sont détenues dans des centres (dits) « de transformation par l'éducation » ou « de formation professionnelle »."

L'administration du président Joe Biden n'a jamais écarté la possibilité d'un boycott des Jeux olympiques, sans annoncer d'orientation ferme.

La porte-parole de la Maison Blanche Jen Psaki avait déclaré en février que l'administration consulterait le Comité olympique américain sur la question.

Boycott des JO, les précédents

Pékin de son côté dénonce les appels au boycott et rejette toute accusation de génocide envers les Ouïghours, présentant les supposés camps d'internement comme des "centres de formation professionnelle".

Les États-Unis avaient mené un boycott en 1980 des Jeux olympiques de Moscou après l'invasion de l'Afghanistan par l'URSS, tandis que le bloc soviétique avait répondu quatre ans plus tard avec le boycott des Jeux olympiques de Los Angeles.

Déjà en juin 2019, le futur 46e président des États-Unis s'insurgeait de la situation des Ouïghours:

 (Avec AFP)