Pétrole : le groupe algérien Sonatrach et le chinois SOOGL signent un contrat de partage de production

Le géant étatique algérien des hydrocarbures Sonatrach et la société chinoise SOOGL ont conclu un accord de partage de la production pétrolière sur le périmètre de Zarzaitine. Un contrat qui s'inscrit dans la stratégie de la compagnie algérienne d'investir jusqu'en 2026 dans la production et le raffinage de pétrole, mais aussi la prospection et l'extraction de gaz. Elle vient d'ailleurs de signer un nouvel accord dans le gaz et l'hydrogène avec l'Italie.
D’une durée de 25 ans, le contrat entre Sonatrach et SOOGL prévoit la réalisation d'un « projet devant permettre la récupération de près de 95 millions de barils de réserves de pétrole brut ».
D’une durée de 25 ans, le contrat entre Sonatrach et SOOGL prévoit la réalisation d'un « projet devant permettre la récupération de près de 95 millions de barils de réserves de pétrole brut ». (Crédits : Reuters)

C'est un gros accord que viennent de conclure l'algérien Sonatrach et le chinois SOOGL. Les deux groupes ont annoncé samedi 28 mai la signature d'un contrat de « partage de production pétrolière » d'un montant de 490 millions de dollars concernant un site du sud-est algérien.

D'une durée de 25 ans, ce contrat prévoit la réalisation sur le périmètre de Zarzaitine, dans la province d'Illizi, d'un « projet devant permettre la récupération de près de 95 millions de barils de réserves de pétrole brut », selon le communiqué diffusé par l'agence officielle algérienne APS.

L'accord a été signé par le vice-président en charge de l'activité exploration et production de Sonatrach, Mohamed Slimani, et le directeur général de Sinopec Overseas Oil and gas Limited (SOOGL), Wu Xiuli. La répartition des parts entre Sonatrach et SOOGL n'a pas été communiquée.

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Plus d'investissements dans le pétrole mais aussi dans le gaz

Début janvier, le groupe Sonatrach avait annoncé des investissements de 40 milliards de dollars entre 2022 et 2026 dans l'exploration, la production et le raffinage de pétrole ainsi que la prospection et l'extraction de gaz.

Sonatrach a d'ailleurs signé un accord jeudi dernier avec le groupe italien Eni pour le développement de champs gaziers en Algérie, l'Italie souhaitant réduire sa dépendance à l'énergie russe qui représentait en 2021 40% de ses importations de gaz.

Parallèlement, Eni et Sonatrach vont mettre à l'étude un projet pilote pour la production d' « hydrogène vert » sur le site du puits pétrolier de Bir Rebaa North, dans le désert algérien, qu'ils exploitent conjointement.

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L'Algérie profite du rejet de la Russie

Outre l'Italie, plusieurs pays cherchant à réduire leur dépendance des livraisons russes depuis l'invasion de l'Ukraine se sont tournés vers l'Algérie, par ailleurs une alliée de Moscou. Le pays nord-africain, dont les réserves prouvées de gaz naturel s'élèvent à près de 2,4 mille milliards de m3, fournit environ 11% du gaz consommé en Europe, contre 47% pour la Russie.

Mais Alger ne dispose que d'une capacité très limitée pour augmenter ses exportations. L'Algérie est le premier exportateur africain de gaz naturel et le 7e mondial, mais des infrastructures à moderniser et une hausse de la consommation locale limitent sa marge de manœuvre quant à une augmentation substantielle de ses livraisons à l'étranger.

Pour Anthony Dworkin, expert au Conseil européen pour les relations internationales (ECFR) interrogé au mois d'avril, l'Algérie s'efforce de mettre à profit le contexte actuel de la guerre en Ukraine pour augmenter ses livraisons à l'Europe et ses revenus. Toutefois, dans un apparent souci de ne pas se mettre à dos Moscou, l'Algérie répète que ses capacités supplémentaires d'exportation vers l'Europe sont trop limitées pour se substituer au gaz russe. Le pays « va probablement s'en tenir à une politique équilibrée pour préserver à la fois ses relations avec la Russie et l'Europe », considère Anthony Dworkin.

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Sonatrach et Eni et ont annoncé jeudi dernier avoir signé un nouvel accord pour le développement de champs gaziers en Algérie et des projets de "décarbonation dans l'hydrogène vert". Cet accord, paraphé à Rome par les patrons des deux compagnies, Claudio Descalzi et Toufik Hakkar, s'inscrit dans le cadre des efforts entrepris par l'Italie depuis l'invasion de l'Ukraine pour réduire sa dépendance à l'énergie russe.

Concrètement, Eni, acteur clef du secteur des hydrocarbures en Algérie, et le géant étatique Sonatrach vont évaluer le potentiel "de développement accéléré de champs spécifiques déjà découverts par Sonatrach en Algérie". Les volumes de production espérés sur ces champs sont d'environ trois milliards de m3 par an, ce "contribuera à augmenter les capacités d'export de l'Algérie vers l'Italie via le gazoduc Transmed" qui relie les deux pays en passant par la Tunisie, selon Eni. Parallèlement, Eni et Sonatrach vont mettre à l'étude un projet pilote pour la production d'"hydrogène vert" sur le site du puits pétrolier de Bir Rebaa North, dans le désert algérien, exploité par Eni et Sonatrach. L'Italie importe 95% du gaz qu'elle consomme, dont environ 40% provenaient de Russie en 2021. L'Algérie, l'un des principaux partenaires commerciaux de l'Italie, est son deuxième fournisseur de gaz. Le contrat de vente de gaz entre les deux pays a été renouvelé en mai 2019 pour une durée de huit ans jusqu'en 2027, avec deux années optionnelles supplémentaires.

(Avec AFP)

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