Quand les footballeurs argentins ouvrent le bal des manifestations contre l'austérité

Par latribune.fr  |   |  331  mots
Des centaines de milliers d'Argentins ont protesté mardi en Argentine contre la politique d'austérité du gouvernement du président de centre-droit de Mauricio Macri, qui a entraîné une forte perte de pouvoir d'achat. Sans salaires depuis plusieurs mois, les footballeurs argentins s'étaient mis en grève dès vendredi contre les mesures d'austérité.

La rentrée 2017 après l'été austral est agitée dans le pays sud-américain. Avant les manifestations de mardi, les enseignants avaient déclenché un mouvement de grève, obligeant un report du début des classes. Idem dans le secteur hospitalier.

Les joueurs de football, se plaignant de salaires non payés, avaient ouvert le bal des revendications vendredi dernier, provoquant le report de la journée de reprise du championnat après la trêve estivale.

Inflation galopante de 40%

Souvent divisés, les syndicats étaient unis mardi pour dénoncer les licenciements qui se sont multipliés depuis que la 3e économie d'Amérique latine est entrée en récession en 2015. Ils exigent également des augmentations de salaires tenant mieux compte de l'inflation, de 40% en 2016.

Les dirigeants de la centrale CGT menacent de convoquer en avril une grève générale si le gouvernement "ne rectifie pas sa politique économique".

"Nous espérons que le gouvernement tiendra compte de la mobilisation car nous avons des diagnostics et des visions totalement différents", a déclaré un des leaders de la CGT, Carlos Schmid.

Sur diverses banderoles, on pouvait lire "défense de l'industrie nationale", car les pertes d'emplois ont notamment été enregistrées dans l'industrie.

Des élections à haut risque pour le gouvernement

Luis Arias, 50 ans, ouvrier depuis 24 ans d'une usine fabriquant des machines agricoles dans la province de Santa Fe, s'inquiète de l'avenir de la métallurgie.

"Depuis le gouvernement (du président ultralibéral Carlos) Menem, c'est la première fois que les travailleurs vivent une telle situation".

Alors que des élections de mi-mandat auront lieu en octobre, le gouvernement voit derrière la mobilisation "des motivations politiques", selon les propos du ministre de la Production Francisco Cabrera.

Le gouvernement prévoit une reprise économique en 2017 et plus de 3% de croissance cette année. Après avoir assaini les finances publiques, les autorités tablent sur une inflation annuelle autour de 17%.

(avec l'AFP)