Royaume-Uni : un taux de chômage à 3,9%, au plus bas depuis 1975

Par latribune.fr  |   |  510  mots
(Crédits : Reuters)
Le taux de chômage au Royaume-Uni a reculé à 3,9% lors des trois mois achevés à fin janvier, au plus bas depuis début 1975, tandis que le pouvoir d'achat des ménages s'est encore renforcé, a annoncé ce mardi 19 mars l'Office des statistiques nationales (ONS). Pour autant, la croissance reste atone à quelques jours de la date officielle du Brexit.

Malgré les incertitudes liées au Brexit, le marché de l'emploi au Royaume-Uni reste dynamique, selon les chiffres de l'Office national de la statistique publiés ce mardi. Outre-Manche, les créations d'emplois ont atteint leur rythme le plus élevé depuis trois ans sur les trois mois à fin janvier, le marché du travail semblant échapper à la tendance au ralentissement de l'économie. Le nombre de personnes occupant un emploi a augmenté de 222.000 et le taux de chômage a diminué à 3,9%, son plus bas niveau depuis janvier 1975.

Cette baisse du taux de chômage constitue une surprise pour les économistes qui s'attendait à un chiffre stable, 4%, selon un consensus établi par Bloomberg.

L'ONS explique cette performance du marché du travail par le nombre croissant de femmes occupant un emploi, du fait notamment du report de leur âge de départ à la retraite. Dans le même temps, l'emploi à temps partiel est en plein essor et concerne davantage les femmes que les hommes.

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[Crédits : Office for National Statistics]

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Les salaires encore en nette hausse

Les salaires ont par ailleurs encore nettement progressé de 3,4% sur un an, soit bien plus que l'inflation, alors que le consensus attendait une progression de 3,2%. Sur le seul mois de janvier, il a augmenté de 3,7% sur un an.

Selon l'ONS, les salaires sont tirés vers le haut par le nombre record d'emplois vacants, à 863.000 à fin janvier. Les entreprise sont ainsi contraintes de proposer des rémunérations plus attractives compte tenu des difficultés à recruter.

Accélération de la croissance en janvier, mais elle reste atone en tendance

Le PIB a augmenté de 0,5% en janvier, le pourcentage le plus élevé depuis décembre 2016, après une contraction de 0,4% en décembre mais tendanciellement, la croissance reste atone. Sur une période de trois mois à fin janvier, la croissance n'est que de 0,2% comme au dernier trimestre de 2018.

Le secteur des services, qui représente 80% environ de l'économie privée, a connu une croissance de 0,3% en janvier après une contraction de 0,2% en décembre et affiche une progression de 0,5% sur une période de trois mois. La production manufacturière a augmenté pour la première fois en sept mois en janvier, de 0,8%, mais elle fléchit de 0,7% sur une période de trois mois.

Par ailleurs, le déficit commercial marchand a été en janvier le plus élevé depuis juin 2017, à 13,084 milliards de livres. Les exportations ont fléchi de 0,7% sur trois mois, tandis que les importations ont augmenté de 2,0% en volume.

Quid des investissements des entreprises ?

Ce solide marché de l'emploi défie le contexte morose pour les entreprises qui hésitent à investir compte tenu des incertitudes du Brexit, au moment où la Première ministre Theresa May s'apprête à demander un report du Brexit compte tenu de la difficultés à faire voter au Parlement son accord négocié avec Bruxelles.

Les chambres de commerce britanniques (BCC) s'attendent notamment à une baisse de 1% cette année de l'investissement des entreprises, ce qui serait la pire performance depuis la crise financière.

(avec AFP et Reuters)