Snowden enfonce un candidat à la tête de la diplomatie américaine

Le général David Petraeus, qui figure sur la short list pour le poste de secrétaire d'État au sein du cabinet de Donald Trump, a partagé des informations "bien plus confidentielles" que ce qu'Edward Snowden a transmis à la presse, selon le lanceur d'alerte.
Laszlo Perelstein
Une justice à deux vitesse dénoncée par le lanceur d'alerte exilé en Russie.

Les États-Unis ont-ils une justice à deux vitesses pour ceux qui font fuiter les secrets d'État ? Pour Edward Snowden la réponse ne fait aucun doute, alors que le général David Petraeus est pressenti pour devenir secrétaire d'État du président élu Donald Trump après avoir démissionné de la direction de la CIA suite au partage d'informations confidentielles avec sa biographe. Réfugié en Russie pour éviter les poursuites lancées contre lui par le gouvernement américain,  le lanceur d'alerte derrière les révélations top-secrètes sur les systèmes d'écoutes de la NSA a largement critiqué la différence de traitement, lors d'une interview accordée à Yahoo! News parue dimanche 4 décembre.

"Le général Petraeus a partagé des informations bien plus confidentielles que ce j'ai jamais pu faire avec des journalistes. Et il ne les a pas partagés avec le public pour leur intérêt, mais avec sa biographe et maîtresse pour son propre bénéfice - des conversations qui avaient des informations, des informations détaillées, à propos de programmes militaires à accès spéciaux, qui sont classifiés au-delà de top secret, des conversations avec le président et ainsi de suite."

Ajoutant que l'ancien général de l'armée américaine n'avait "pas passé un seul jour en prison". Nommé par Barack Obama à la tête de la CIA en septembre 2011 après avoir pris sa retraite dans l'armée, David Petraeus avait dû mettre fin abruptement à sa carrière à la tête de la prestigieuse agence de renseignement. Engagé dans une liaison amoureuse avec sa biographe Paula Broadwell, avec qui il a partagé des secrets d'État, il avait été démasqué par le FBI. Il a été condamné en avril 2015 par un juge fédéral à deux ans de prison avec sursis et 100.000 dollars d'amende.

 Petraeus estime avoir déjà "payé un lourd tribut"

Lors d'une interview accordée à la chaîne américaine ABC également diffusée dimanche, David Petraeus est revenu sur sa situation, soulignant que l'histoire était désormais derrière lui afin d'appuyer sa possible nomination au cabinet de Donald Trump :

"J'ai reconnu depuis un certain nombre d'années qu'il y a cinq ans j'ai commis une grave erreur. Je l'ai reconnu. J'ai présenté mes excuses J'ai payé un très lourd tribut et appris de [cette erreur]."

S'il est nommé à la tête de la diplomatie américaine par Donald Trump, David Petraeus devra encore attendre l'approbation du Sénat américain, qui doit confirmer toutes les nominations. "Ils devront prendre [mon erreur passée] en compte, et bien sûr également 38 ans et demi d'honnête (...) service à notre pays en uniforme et à la CIA", a-t-il commenté. Reconnu pour son travail lors de la guerre en Irak le vétéran est soutenu par des poids lourds du parti républicain, comme le sénateur de l'Arizona et ancien candidat à la présidence des États-Unis John McCain, qui le considère comme "l'une des personnes les plus talentueuse et un des dirigeants les plus capable qu'il connaisse".

Malgré ce soutien, il a été rapporté que Donald Trump n'avait pas encore pris de décision finale concernant son futur secrétaire d'État et élargissait ses recherches. Jusqu'ici trois candidats figuraient sur la short list outre David Petraeus : l'ancien maire de New York Rudy Giulani, le sénateur à la tête du comité des relations étrangères Bob Corker et l'ancien candidat à la présidence Mitt Romney. L'ancien directeur de la CIA pourrait bien encore payer son erreur passée.

Laszlo Perelstein
Commentaires 3
à écrit le 07/12/2016 à 5:21
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depuis quand le verbe "fuiter" existe t'il ? sous prétexte qu'un journaliste puis deux ont commis cette faute de français qu'un instituteur sanctionnerait dans le primaire, les médias s'empressent de la répéter à qui mieux mieux. Il serait grand temp...

à écrit le 06/12/2016 à 7:45
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Bon alors quand Hillary Clinton choucroutait des mails plus que confidentiels qu'on retrouvait ensuite sur l'ordi du mari de sa confidente, c'était grave, et là pour ce Petraeus qui a fait exactement pareil, cela ne le serait pas ? Ce Petraeus par a...

à écrit le 05/12/2016 à 19:00
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Trump nous la joue à la sarkozy il place des gars corrompus comme cela il pourra facilement les manipuler.

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