Trump nomme un ancien dirigeant de Goldman Sachs au Trésor

Portrait - Donald Trump a confirmé la nomination de Steven Mnuchin au poste de secrétaire au Trésor ce mercredi. Ce poste hautement stratégique va à l'encontre des annonces du président récemment élu qui critiquait ouvertement le milieu des banques et de la finance pendant la campagne.
Grégoire Normand
Chez les Mnuchin, la passion de la finance se transmet de père en fils.

Wall Street fait son retour à la Maison Blanche. Après Bill Clinton et George W.Bush qui avaient également nommé des banquiers à la tête du Trésor, Steven Mnuchin devient le troisième financier issu de Goldman Sachs à prendre ce portefeuille.

Steven Mnuchin devrait jouer un rôle essentiel pour mettre en place les promesses économiques de M.Trump comme les investissements prévus dans les infrastructures et la baisse de la fiscalité. A l'échelle internationale, il sera en charge des accords commerciaux avec les autres pays et pourrait également revenir sur l'accord iranien sur le nucléaire ou le rétablissement des relations diplomatiques avec Cuba conclus sous l'administration Obama.

Lire aussi : Tout savoir sur l'accord sur le nucléaire iranien

Un père à Wall Street

Steven Mnuchin est un pur produit de l'élite économique et financière américaine. Ses liens avec le monde de la finance remontent à son père. Robert Mnuchin a commencé sa carrière à Goldman en 1957 et a fait tout son parcours professionnel dans cette institution de Wall Street avant de devenir marchand d'art. Son père le décrit comme une personne "d'une grande intégrité [...] nous nous attendons à ce qu'il fasse un bon travail pour ce poste à la fois excitant et exigeant" comme le rappelle le Wall-Street Journal.

Né en 1962, il a fait ses études supérieures à la prestigieuse université de Yale. Il rejoint Goldman Sachs en 1985 et va y rester pendant 17 ans. Le banquier va accumuler une grande partie de sa fortune dans l'établissement bancaire. Ce qui lui permet d'acheter un appartement de plus de 600 mètres carrés sur Park Avenue en plein cœur de Manhattan dans un bâtiment surnommé "l'immeuble des milliardaires". A une récente conférence, Lloyd Blankfein, le PDG de la célèbre banque, a déclaré qu'il "était très bon. C'est un homme vraiment, vraiment intelligent".

En 2002, il rejoint le fonds spéculatif ESL pour y rester quelques mois seulement  avant de créer en 2004 son propre fonds Dune Capital monté avec deux anciens collègues de Goldman, Daniel Neidich et Chip Seelig.

L'une de ses opérations les plus marquantes se déroule en 2009 juste après la crise des subprimes. Steven Mnuchin réussit un tour de table de 1,6 milliard de dollars auprès d'investisseurs comprenant un fonds détenu par Georges Soros pour racheter les actifs dépréciés d'IndyMac Bank. Cet établissement était une caisse d'épargne qui faisait des prêts hypothécaires à risques et qui a fait faillite lors de la grave crise de 2008. Avec ses associés, Mnuchin rachète ces actifs et les place au sein de OneWest Bank. En 2015, cette structure a été revendue à CIT Group pour 3,4 milliards de dollars.

OneWest Bank a été à plusieurs reprises critiquée pour ses pratiques commerciales agressives. En 2011, des manifestations avaient eu lieu devant sa maison pour protester contre l'expulsion d'emprunteurs qui s'étaient faits saisir leurs logements.

Un producteur à Hollywood

L'industrie culturelle fait également partie des centres d'intérêts du futur secrétaire au Trésor. Avec Dune Capital, il va investir dans le cinéma et la production de films notamment par le biais des studios 20st Century Fox et Warner Bros. Il a également participé au financement de Avatar,  Mad Max: Fury Road et American Sniper.

Un directeur financier au cœur de la campagne

Le 5 mai 2016, Trump annonce l'arrivée de Steven Mnuchin dans son équipe de campagne en tant que directeur financier à la grande surprise de Wall-Street. "J'étais là au tout début quand il a décidé de se lancer dans la course à la présidentielle, et j'étais déjà un supporter et conseiller de l'ombre", explique-t-il au New-York Times. Il va par la suite aider l'équipe de Trump à lever des millions de dollars pendant la campagne. Mais avant de jouer un rôle central dans le financement de la campagne de Trump, le directeur financier avait plusieurs fois fait des dons au camp démocrate et notamment Hillary Clinton.

Une vision compatible avec celle de Trump ?

Les positions économiques de Mnuchin sur quelques sujets demeurent mystérieuses comme le souligne Vox. Jeffrey Sonnenfeld, professeur à l'Université de Yale a affirmé à l'AFP qu'"il est pour le libre-échange. Il est favorable à la libre circulation des capitaux. C'est un mondialiste". Cette vision pourrait entrer en contradiction avec certaines positions de Trump qui s'est clairement affirmé à plusieurs reprises pour un renforcement du protectionnisme américain. Mnuchin a récemment déclaré qu "il y a beaucoup à faire mais les priorités sont clairement les impôts, la réglementation, le commerce et les infrastructures". Si l'homme d'affaires affiche des réussites professionnelles importantes dans le milieu de la finance, son manque total d'expérience dans les politiques publiques et l'administration publique en général pourrait rendre son parcours difficile.

Lire aussi notre dossier : Les 100 jours de Trump

Grégoire Normand
Commentaires 8
à écrit le 02/11/2017 à 5:08
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La politique américaine quel micmac !

à écrit le 01/12/2016 à 16:14
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Ils vont content de leur choix, les ouvriers ou chômeurs blancs du sud .Le peuple contre les élites de Washington ,il disait Trump ,ah,ah,ah

à écrit le 01/12/2016 à 9:38
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Élections pièges à gonds.

à écrit le 01/12/2016 à 8:55
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Un de moins que les US n'exporterons pas dans l'UE!

à écrit le 01/12/2016 à 6:10
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C'est formidable ? ces faits d'armes auront été de racheter des créances douteuses (subprimes) avec une fois de plus le fameux Soros et avoir fait fortune avec cela, un de plus de GS. mais nous y sommes habitués.......

à écrit le 30/11/2016 à 23:02
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Surement un anti systeme ! Quand les gogos vont se réveiller, ce sera trop tard.

à écrit le 30/11/2016 à 20:59
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Beaucoup d'indices donnent à penser que Trump fera finalement le contraire de ce qu'il a promis pour être élu... Tant pis pour les gogos qui l'ont cru. En tout cas il aura du mal à faire financer par le Mexique son projet de muraille anti-latinos.

à écrit le 30/11/2016 à 19:05
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Cet homme s'est manifestement parfaitement s'entourer..... Vivement septembre 2017 pour voir les 1er résultats de sa politique....pour l'instant on ne lui prête que des intentions....

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