Turquie : explosion à Ankara, au moins 34 morts

Par latribune.fr  |   |  502  mots
L'explosion s'est produite dans le centre d'Ankara, près d'un grand carrefour.
La déflagration a été causée par un véhicule rempli d'explosifs, a expliqué le gouverneur de la capitale turque. Aucune revendication n'a été formulée pour le moment.

Une explosion s'est produite dimanche 13 mars dans le centre d'Ankara faisant plusieurs victimes: au moins 34 morts et 125 blessés, selon les autorités. "Ce soir, des civils attendant à un arrêt de bus ont été visés par un attentat terroriste commis à l'aide d'une voiture piégée", a expliqué le ministre de l'Intérieur turc, Efkan Ala.

La déflagration, entendue à plusieurs kilomètres à la ronde, a projeté une pluie de débris enflammés sur une zone située à quelques centaines de mètres des ministères de la Justice et de l'Intérieur, d'un tribunal et des anciens bureaux du Premier ministre. La justice a ordonné de fermer l'accès à Facebook et Twitter après que des images de l'explosion ont été partagées sur ces réseaux sociaux.

Un ou deux assaillants

Selon le ministre de la Santé Mehmet Muezzinoglu, 30 personnes ont été tuées sur le théâtre de l'attentat et quatre autres ont succombé à l'hôpital. Il y avait un ou deux assaillants, qui sont comptabilisés dans le bilan des morts. Dix-neuf blessés sont dans un état critique, a-t-il ajouté.

Selon une source policière, l'attaque semble avoir été perpétrée par deux personnes, un homme et une femme, la tête de cette dernière ayant été retrouvée à quelque 300 mètres du site de l'explosion.

Le PKK pointé du doigt

L'attaque n'a pas été revendiquée, mais deux responsables des services de sécurité ont dit que les premiers éléments de l'enquête suggéraient l'implication du PKK, le Parti des travailleurs du Kurdistan, considéré par Ankara comme une organisation terroriste, ou d'un groupe affilié à celui-ci.

"Des découvertes importantes ont été effectuées", a affirmé sans autres précisions le ministre de l'Intérieur, à l'issue d'une réunion avec le Premier ministre Ahmet Davutoglu, le chef des services de renseignement et les responsables des services de sécurité. Il a déclaré que le nom de l'organisation responsable serait probablement dévoilé lundi, une fois achevées les premières investigations.

Le parti prokurde HDP, troisième formation représentée au parlement, que le président Erdogan accuse de travailler en sous-main pour le PKK, a condamné un "attentat sauvage". Depuis le début de sa campagne armée pour l'indépendance des Kurdes deTurquie, en 1984, le PKK a toujours frappé directement les forces de sécurité et dit ne pas viser les civils. Par ailleurs, l'organisation Etat islamique (EI) a perpétré au moins quatre attentats à la bombe en Turquie depuis juin 2015.

Mise en garde américaine

L'attentat survient deux jours après une mise en garde émise par l'ambassade des Etats-Unis à Ankara contre un risque d'attaque contre des bâtiments publics dans le quartier de Bahcelievler, situé à quelques km du lieu de l'explosion.

Il y a moins d'un mois, un attentat à la voiture piégée revendiqué par un groupe dissident du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) a fait 29 morts dans le centre d'Ankara.