Crash de l'avion qui transportait Prigojine : « Il y a juste eu un bang »

Par latribune.fr  |   |  684  mots
Le chef du Kremlin, Vladimir Poutine. (Crédits : SPUTNIK)
Le président russe Vladimir Poutine a salué jeudi la mémoire d'Evguéni Prigojine, confirmant la mort du chef du groupe paramilitaire Wagner dans le crash d'un jet privé mercredi au nord de Moscou. Les services de renseignement américains pensent que l'avion a été abattu par un missile sol-air tiré depuis le territoire russe.

Le président russe Vladimir Poutine a salué jeudi la mémoire d'Evguéni Prigojine, confirmant la mort du chef du groupe paramilitaire Wagner dans le crash d'un jet privé mercredi au nord de Moscou.

« Nous verrons ce que diront les enquêteurs, l'expertise prendra du temps », a déclaré Vladimir Poutine à la télévision en présentant ses condoléances à la famille de l'homme d'affaires et des neuf autres personnes tuées dans l'accident.

L'avion a été abattu par un missile sol-air depuis la Russie, pense Washington

Cette annonce intervient alors que les services de renseignement américains pensent que l'avion a été abattu par un missile sol-air tiré depuis le territoire russe, ont déclaré à Reuters plusieurs responsables gouvernementaux américains. Les sources, qui s'exprimaient sous le sceau de l'anonymat en raison de la sensibilité du sujet, ont précisé que cette évaluation n'en était qu'au stade préliminaire et faisait encore l'objet de vérifications.

L'Ukraine n'est pas impliquée dans la mort du chef du groupe paramilitaire Wagner, Evguéni Prigojine, a de son côté déclaré jeudi le président ukrainien Volodimir Zelensky, cité par l'agence Interfax-Ukraine.

« Nous ne sommes pas impliqués. Tout le monde sait qui est impliqué », a déclaré le président ukrainien à des journalistes.

« Il y a juste eu un bang »

Les habitants du village de Koujenkino, où s'est écrasé l'avion, disent avoir entendu une explosion avant de voir le jet privé tomber comme une feuille morte.

L'appareil, un Embraer Legacy 600, se rendait de Moscou à Saint-Pétersbourg avec dix personnes à bord, dont trois membres d'équipage, lorsqu'il a disparu des écrans radar au-dessus de la région de Tver. Les noms d'Evguéni Prigojine et Dimitri Outkine, fondateur du groupe Wagner, figuraient sur la liste des passagers, selon l'aviation civile russe. Les autorités russes n'ont pas officiellement confirmé leur mort, annoncée notamment mais la chaîne Telegram Grey Zone, canal de communication du groupe de mercenaires. Un journaliste de Reuters présent jeudi matin sur le site du crash a vu les services de secours emporter des corps dans des sacs mortuaires noirs, tandis que la police scientifique poursuivait ses investigations aux abords de la carcasse en partie calcinée de l'avion.

Un habitant de Koujenkino, Vitali Stepenok, 72 ans, a dit à Reuters avoir entendu « une explosion, ou un bang. En général, quand il y a une explosion au sol, il y a de l'écho, mais là il y a juste eu un bang. J'ai levé les yeux et j'ai vu de la fumée blanche. »

« Une aile est partie dans une direction et le fuselage est tombé comme ça », a-t-il poursuivi, mimant la scène. « L'avion n'a pas piqué du nez, il est tombé en vrille en planant. »

La description de la scène correspond à une vidéo filmée par un habitant, diffusée par les réseaux sociaux. Plusieurs sources proches de Wagner accusent l'armée russe d'avoir abattu l'avion avec un missile sol-air, ce que Reuters n'a pas été en mesure de confirmer.

Vitali Stepenok, lui, s'est rendu à vélo sur le site du crash, à une vingtaine de minutes de chez lui.

« Tout était en feu. Des gens s'affairaient autour de l'avion. Ils ont extrait un corps, des restes humains (...) Je ne pouvais rien faire. J'ai vu le numéro d'immatriculation, je leur ai dit et c'était terminé. »

Un autre villageois, qui a dit s'appeler Anatoli, a précisé que l'explosion entendue dans le ciel de Koujenkino n'était « pas le tonnerre. C'était un bruit, disons, métallique. J'ai déjà entendu ce genre de bruit. »

Le crash est survenu deux mois après la mutinerie du groupe Wagner, pendant laquelle Evguéni Prigojine avait brièvement défié le Kremlin en réclamant la démission du ministre de la Défense, Sergueï Choïgou, et du chef d'état-major des armées, qu'il accusait d'incompétence en Ukraine.

Les services de sécurité russe ont dit avoir ouvert une enquête criminelle pour établir la cause du crash.

(Avec Reuters)