Présidentielle 2017 : Alliot-Marie rejoint Fillon directement sur la ligne de départ

Par latribune.fr  |   |  433  mots
Michèle Alliot-Marie doit continuer son tour de France dans les prochaines semaines, avant de dévoiler son projet à partir de la fin janvier 2017.
Avec sa manoeuvre de boycott de la primaire de droite, l'ancienne ministre de Jacques Chirac et de Nicolas Sarkozy se retrouve directement face à Fillon sur la ligne de départ. Mais, ce faisant, elle assure ne pas nuire à sa famille politique.

Alors que la primaire de la droite et du centre est achevée depuis dix jours, l'ancienne ministre Michèle Alliot-Marie, qui a refusé d'y participer, a annoncé hier soir sa candidature à la présidentielle de 2017. Ce n'est pas totalement une surprise. Le 20 juin dernier, après des mois de mutisme médiatique, celle qui fut ministre de Jacques Chirac mais aussi de Nicolas Sarkozy avait annoncé dans un entretien avec Le Monde qu'elle serait candidate à la présidentielle 2017. A cette occasion, elle laissai déjà entendre qu'elle pourrait se passer de participer à la primaire de la droite et du centre:

« Aujourd'hui, on me parle de primaire, de procédures... Cela ne m'intéresse pas, car ce n'est pas au niveau des enjeux. Certains se présentent à la primaire pour se faire connaître ou pour négocier un poste de ministre. Cela n'a pas de sens », avait-elle déclaré lors de cette interview au Monde.

Pour un Etat stratège et protecteur des Français

Hier soir, elle déclare dans le journal "20 Minutes", distribué vendredi matin :

"Je suis candidate à la présidence de la République. Je propose une vision pour renouer avec un esprit de conquête pour la France et pour chacun des Français."

Gaulliste revendiquée, la députée européenne veut promouvoir une "vision à long terme" pour le pays et un Etat stratège et protecteur des Français.

"Cette primaire (à droite) a été un succès quantitatif, mais je regrette que cela ait davantage porté sur des personnes que sur des projets pour changer la vie quotidienne des Français", explique-t-elle.

Elle reproche à Fillon de vouloir "marginaliser le rôle de l'Etat"

Dans cette interview à 20 Minutes, elle tacle Fillon, vainqueur de la primaire le 27 novembre, en regrettant ses choix libéraux,

"On ne peut marginaliser le rôle de l'Etat au nom d'une théorie libérale."

Sur sa manière d'entrer dans la compétition sans passer par les procédures de la primaire? Michèle Alliot-Marie balaye l'objection en affirmant "ne pas nuire" à sa famille politique avec sa candidature, avec comme maître argument :

"Je me présente pour apporter quelque chose au débat et pour mon pays", dit-elle.

Concrètement, la députée européenne assure avoir "environ la moitié des promesses des 500 parrainages requis" pour pouvoir se présenter à l'élection présidentielle, et ce sans avoir effectué la moindre démarche. Michèle Alliot-Marie doit continuer son tour de France dans les prochaines semaines, avant de dévoiler son projet à partir de la fin janvier 2017.

(Avec Reuters)