Primaire de gauche : quelles propositions sur le logement  ?

Les quatre principaux candidats à la primaire de la gauche parlent peu du logement dans leur programme, au regard de la place que cette problématique prend dans le quotidien des ménages.
Mathias Thépot
Arnaud Montebourg souhaite soutenir l’accession sociale à la propriété.

Quelle est la place du logement, le premier budget des ménages, dans le programme des quatre principaux candidats à la primaire de la Belle alliance populaire (BAP), que sont Benoît Hamon, Arnaud Montebourg, Vincent Peillon et Manuel Valls ? Le sujet du logement ne pèse pas très lourd dans les programmes respectifs de ces candidats, mais certaines propositions méritent le détour.

Certes, plusieurs sujets les rassemblent : tous les quatre s'accordent sur un grand plan de rénovation énergétique des logements pour lutter notamment contre la précarité énergétique, l'une des principales causes du mal-logement. Sur ce point, Benoît Hamon et Arnaud Montebourg se montrent un peu plus revendicatifs que leurs deux principaux concurrents, mais les quatre candidats sont globalement sur la même ligne. Tous sont aussi pour le renforcement des sanctions vis-à-vis des maires qui ne remplissent pas les objectifs de la loi SRU en matière de logements sociaux. Un marqueur de gauche.

Valls pour la continuité

Concernant leurs différences, l'ancien Premier ministre Manuel Valls est le seul à se contenter de proposer la continuité par rapport à ce que son gouvernement a engagé entre 2014 et 2016 en matière de logement. « La dynamique que nous avons enfin retrouvée doit être confortée et amplifiée », indique-t-il dans son programme, se félicitant en parallèle de la bonne santé retrouvée du secteur de la construction de logements neufs : « Depuis deux ans, les logements autorisés sont en constante augmentation. À la fin 2016, le chiffre s'établit à près de 500 000 logements, ce qui nous permet de renouer avec le niveau d'avant la crise de 2008 », s'est-il réjoui.

Peu bavard sur le sujet du logement, le tout récent candidat Vincent Peillon n'en a pas moins une idée originale : créer un « bouclier fiscal » pour les bas revenus qui consisterait notamment à plafonner le montant de la taxe d'habitation sur la résidence principale « à 20 % du revenu mensuel du foyer fiscal ». « À ce jour, 17 à 18 millions de foyers fiscaux pourraient en bénéficier, pour une économie sur leur taxe d'habitation allant de 35 euros à 290 euros », détaille-t-il.

Un impôt unique sur le patrimoine pour Benoît Hamon

Benoît Hamon ouvrira pour sa part « dès 2017, une grande conférence des acteurs de la lutte contre l'exclusion pour sélectionner et généraliser les démarches d'accompagnement qui ont fait leurs preuves, grâce à un soutien massif de l'Etat ». D'un point de vue budgétaire, en plus des « fusions ciblées » concernant les minima sociaux, les aides au logement et les prestations familiales pour la mise en place de son revenu de base, il annonce la création « d'un impôt unique sur le patrimoine, simple, et progressif ». Cet impôt sera « net des dettes, pour éviter que celui qui s'est endetté soit aussi taxé que celui qui a tout reçu en héritage », et il « comprendra notamment la taxe foncière et l'ISF », précise Benoît Hamon.

Enfin, Arnaud Montebourg avait indiqué il y a quelques mois au Journal du dimanche prévoir un dispositif d'aide à l'achat pour les locataires d'un logement social, à savoir une baisse de 50% par rapport au prix de marché. « Vous louez votre appartement 500 euros par mois, les bailleurs sociaux vous le vendent et vous remboursez un emprunt de 250 euros par mois », avait-il expliqué. Un dispositif du reste peu apprécié par les bailleurs sociaux.

Montebourg pour l'extension de l'encadrement des loyers

L'ancien ministre de l'Economie assume dans son programme la « nécessité d'utiliser tous les moyens publics afin de construire suffisamment de logements abordables là où sont les besoins. » Pour cela, il faut selon lui « mobiliser pleinement les terrains constructibles dans les zones tendues en inversant la fiscalité qui favorise aujourd'hui la rétention ». Dans une logique différente de celle de Benoît Hamon, Arnaud Montebourg propose une réforme de la taxe foncière qui prendrait en compte les dettes et les actifs financiers des ménages concernés. Le but étant de redonner du pouvoir d'achat aux primo-accédants.

Et en parallèle, Arnaud Montebourg promet de réguler les loyers excessifs par rapport au marché en « appliquant l'encadrement des loyers dans l'ensemble des métropoles, tel que la gauche rassemblée l'avait voté au parlement avant l'abandon de cet objectif fin 2014. ». Une logique cette-fois-ci inverse à celle de Manuel Valls, qui met en avant la période 2014-2016 du quinquennat Hollande, tournée vers l'accession à la propriété.

Mathias Thépot
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