Semi-conducteurs : Thierry Breton milite pour une Europe plus forte

Par latribune.fr  |   |  327  mots
Thierry Breton, le commissaire européen responsable du marché intérieur (Crédits : Yves Herman)
Dans un entretien à des journaux européens, Thierry Breton assure vouloir sortir le vieux continent de sa dépendance à la production asiatique.

L'objectif est ambitieux : faire de l'Europe, le leader de la production de la prochaine génération de puces et multiplier par quatre sa production actuelle de semi-conducteurs d'ici 2030.

Thierry Breton, le commissaire européen, dit s'y employer ardemment pour redonner à l'Europe sa superbe. Car "sans semi-conducteurs, pas de transition numérique, pas de pacte Vert, pas de voitures, de 5G, etc ", assure-t-il dans une interview donnée à plusieurs médias européens.

Un plan d'investissement massif

Le 8 février, la commission européenne doit dévoiler son "Chips Act", plan massif d'investissements, qui permettra au Vieux-continent d'innover, et de reprendre des parts de marché à l'Asie, mais aussi aux Etats-Unis. Il y va selon Thierry Breton de l'indépendance de l'Europe. Pour ce faire, des fonds européens seront débloqués, ainsi que des aides Etats -membres.

A ceux qui jugent cet objectif impossible, l'ancien ministre Français réplique : l'Europe a un atout de maître, elle est déjà le leader mondial de la recherche dans les semi-conducteurs. Elle peut donc s'appuyer sur des compétences, et des équipements, ainsi qu'un environnement géopolitique stable. Ces avantages lui confèrent, selon Thierry Breton, de l'avance dans la recherche pour les nouvelles générations de puces de moins de cinq nanomètres, voire de moins de deux nanomètres. Le plan sera déployé dans les 5 à 10 ans.

Fini la naïveté européenne

Thierry Breton assure aussi que l'Europe saura se protéger. Et qu'en cas de crise, le Vieux continent "saura imposer des conditions claires en matière de sécurité d'approvisionnement". Sans prononcer le mot de "protectionnisme", le commissaire européen assure toutefois que l'Europe, cette fois, saura imposer "les bons rapports de forces". Le commissaire relate le traumatisme causé pendant la pandémie, autour des vaccins, lorsque les autorités américaines ont bloqué les chaines d'approvisionnement nécessaires à la fabrication des doses. L'Union avait alors appris à contrôler ses exportations,