A Davos, le gouverneur de la Banque d'Angleterre revient sur l'effet négatif du Brexit

Par latribune.fr  |   |  361  mots
DAVOS 2018. Le gouverneur de la Banque d'Angleterre, Mark Carney, a évoqué vendredi sur la BBC un "effet Brexit" négatif à court terme pour l'économie britannique, mais espéré qu'une plus grande clarté sur l'issue des négociations permettrait au Royaume-Uni de rebondir.

"Ce que nous voyons au Royaume-Uni en ce moment, c'est l'effet Brexit à court terme, et je soulignerais 'à court terme'", a expliqué M. Carney, à Davos en Suisse où il participe au Forum économique mondial.

La croissance en 2017 a modestement ralenti à 1,8%, après 1,9% en 2016, d'après des chiffres publiés vendredi matin par l'Office des statistiques nationales (ONS). Les autorités britanniques comme le FMI s'attendent toutefois à une croissance moins élevée cette année.

"Davantage de clarté"

Les entreprises britanniques "attendent de voir quelles relations nous aurons avec l'Europe et quelles relations nous aurons avec le reste du monde" avant d'investir massivement, a rappelé M. Carney.

"L'investissement a un peu augmenté mais pas du tout autant qu'ailleurs" dans le monde, a ajouté M. Carney, pour qui "la croissance accélère dans le monde mais ce n'est pas constaté" au Royaume-Uni.

Reste que cette année pourrait amener "davantage de clarté" dans les délicates négociations entre Londres et Bruxelles sur la transition vers le Brexit et sur les relations futures qu'entretiendront le Royaume-Uni et l'UE, a espéré le gouverneur de la BoE. Ceci pourrait permettre à l'économie britannique de "réconcilier" son niveau avec celui, plus dynamique, observé ailleurs, a-t-il observé.

Maintenir les relations avec l'Europe

Interrogé sur le type de relation que le Royaume-Uni devrait construire avec l'UE à l'avenir, M. Carney s'est voulu prudent et a répondu que "plus la relation avec l'Europe sera approfondie, plus la relation avec le reste du monde sera étroite", "meilleur ce sera à terme pour l'économie britannique".

Le gouverneur était questionné sur ce sujet après le déclenchement d'une polémique dans le monde politique britannique après des propos tenus jeudi soir par le ministre des Finances, Philip Hammond, à Davos à propos du Brexit. M. Hammond a dit qu'il espérait que le Royaume-Uni et l'UE n'allaient que "très modestement" séparer leurs économies aujourd'hui très interconnectées dans le cadre du marché unique. Des partisans d'un Brexit dur ont estimé que le ministre des Finances ne respectait pas la ligne du gouvernement conservateur de Theresa May qui prévoit une sortie du marché unique.

(avec agences)