Brexit : Boris Johnson reconnaît avoir besoin de la "coopération" des Européens

Par latribune.fr  |   |  553  mots
(Crédits : Reuters)
Boris Johnson, favori pour succéder à la Première ministre britannique Theresa May et fervent défenseur d'un Brexit dur, a reconnu lundi soir avoir besoin de "la coopération" de l'Union européenne pour empêcher une frontière dure en Irlande et pour amortir les chocs (économiques) en cas de sortie sans accord.

En difficulté, Boris Johnson sort de son silence médiatique. Dans une interview à la BBC lundi, celui qui fait figure de favori pour remplacer Theresa May à la tête du Parti conservateur a admis qu'il aurait besoin de la "coopération" des Européens pour éviter une frontière dure en Irlande et amortir les chocs, notamment économiques, en cas de sortie sans accord de l'Union européenne.

S'il devenait Premier ministre d'ici fin juillet, son gouvernement n'imposerait en aucun cas « de contrôles ni de frontières dures en Irlande du Nord » - le risque du retour d'une frontière entre cette province britannique et la République d'Irlande, membre de l'Union européenne, étant l'un des dossiers épineux du Brexit. Et cela même si, le 31 octobre, jour de la date-butoir du Brexit, le Royaume-Uni quittait l'UE sans accord, comme a plusieurs fois mis en garde Boris Johnson.

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« On va avoir besoin d'une sorte d'accord »

« Mais on va avoir besoin d'une sorte d'accord, et c'est bien ce que je vise, pour obtenir une période de transition », a dit l'ancien maire de Londres. Et pour ce faire, il faut « préparer sérieusement et avec détermination » une sortie sans accord ou sur les termes de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) pour prouver "le sérieux" du Royaume-Uni aux Européens. Il faudra surtout convaincre Bruxelles de rouvrir les négociations. S'il échoue, Boris Johnson a promis que le Royaume-Uni quitterait l'UE le 31 octobre, même sans accord.

Il a par ailleurs évité de répondre à la journaliste qui l'interviewait au sujet de la récente scène de ménage avec sa compagne Carrie Symonds. « J'en ai fait une de mes règles (de conduite) depuis beaucoup, beaucoup d'années (...) : je ne parle pas de choses qui impliquent ma famille, les gens que j'aime », a-t-il dit, jugeant "injuste" de "les traîner" dans ses affaires politiques.

Vendredi, la police londonienne s'était rendue au domicile du couple après avoir reçu un appel d'un voisin faisant état d'une bruyante dispute, de hurlements et de claquements de porte.

Boris ne veut pas débattre à la télé avec Jeremy Hunt

Plus tôt dans la journée de lundi, l'actuel ministre britannique des Affaires étrangères Jeremy Hunt avait pressé Boris Johnson de ne pas fuir les questions. Mais cette fois-ci pas celles sur sa vie privée, mais bien sur le Brexit.

Les deux rivaux, engagés dans la course à la succession pour Downing Street, ont été invités par SkyNews à un débat télévisé mardi mais Boris Johnson a décliné. En son absence, l'émission n'aura pas lieu, a indiqué la chaîne. Le « débat auquel Boris a été invité aura lieu (mardi) soir sur SkyNews. J'y serai. Alors ne sois pas un lâche Boris, sois un homme et montre à la nation comment tu es capable de répondre à l'examen minutieux qu'implique la fonction la plus difficile du pays », a déclaré Jeremy Hunt dans le Times.

L'attaque s'inscrit dans le droit fil de la stratégie de campagne de cet ancien entrepreneur de 52 ans, aussi ministre depuis 2010, qui joue la carte du candidat "sérieux", face à un Boris Johnson, 55 ans, traînant derrière lui une longue liste de gaffes.