Brexit : des concessions à la finance pour rendre Paris plus attractif

Le Premier ministre Edouard Philippe a présenté vendredi un ensemble de mesures pour attirer, vers Paris, les entreprises susceptibles de quitter Londres en réaction au Brexit. Parmi celles-ci, une modification du cadre fiscal pour les entreprises de la finance.
Sasha Mitchell
Dans le but d'attirer des employés étrangers et leurs familles et rendre la capitale plus attractive en matière de qualité de vie, la région Île-de-France prévoit d'ouvrir trois lycées internationaux supplémentaires, en plus des six existants.

Réunis à la monnaie de Paris, vendredi matin, les exécutifs, national, par la voix d'Edouard Philippe, et locaux, avec la présidente de la région Île-de-France Valérie Pécresse, Anne Hidalgo (maire de Paris) et Patrick Ollier (Grand Paris) ont détaillé la stratégie de la capitale française pour profiter du Brexit. Et en attirer ses "naufragés", à savoir les grands groupes implantés à Londres en passe de perdre le fameux "passeport européen" qui leur permet de commercer avec le reste du continent.

Et parmi les mesures phares, plusieurs coups de pouces fiscaux suggérés par un rapport sénatorial sur l'attractivité de la place de Paris et publié voilà tout juste un mois. En premier lieu, on retrouve une réforme de la taxe sur les salaires, dont la tranche supérieure, actuellement de 20% et payée par l'employeur, va être supprimée. Autre point évoqué dans le rapport présenté par le sénateur Les Républicains Albéric de Montgolfier le 7 juin et retenu par le Premier ministre : l'abrogation de l'extension de la taxe sur les transactions financières (TFF) aux transactions quotidiennes. Décidé en octobre dernier et prévu pour 2018, cet élargissement du champ de la taxe devait concerner le trading réalisé lors des heures d'ouverture des marchés seulement, dont le trading haute fréquence (THF). En revanche, la réduction du taux de la TFF à 0,2%, contre le taux de 0,3% en vigueur depuis le 1er janvier dernier, a été écartée. A titre de comparaison, la taxe équivalente à Londres prélève 0,5% des échanges d'actions...

Les bonus exclus du calcul des licenciements

Autre mesure à noter, l'allègement du coût du licenciement pour les employés "preneurs de risques" (tels que certains managers, responsables fiscaux etc.). En cas de départ contraint d'un trader, par exemple, ses bonus, parfois considérables, seront exclus du calcul des indemnités.

Toutes ces mesures viennent s'ajouter aux réformes déjà annoncées par l'exécutif pour l'ensemble des secteurs de l'économie, comme la baisse du taux d'impôts sur les sociétés à 25% d'ici 2022, la réforme de l'ISF, qui exclura à terme les valeurs mobilières (contrats d'assurance vie, PEL, comptes à terme et actions) détenues par les ménages et le plafonnement des indemnités prud'homales.

> Lire aussi : Brexit : "Paris a toutes ses chances" selon Villeroy de Galhau

En parallèle, le gouvernement prévoit le lancement d'un projet de nouvelle cour de justice. "Une chambre commerciale internationale spécialisée dans les contentieux à haute technicité juridique" et intégrée à la cour d'appel de Paris. Celle-ci serait amenée à statuer en appel des décisions rendues par le tribunal de commerce de Paris. Enfin, dans le but d'attirer des employés étrangers et leurs familles et rendre la capitale plus attractive en matière de qualité de vie, la région Île-de-France prévoit d'ouvrir trois lycées internationaux supplémentaires, en plus des six existants.

Avec cette stratégie, la France entend rattraper son retard sur Francfort, ou des établissements comme Deustche Bank songent à transférer certaines de leurs activités, et prendre une longueur d'avance sur des villes comme Dublin et Luxembourg, parfois jugées favorites en raison notamment de l'absence de barrière de la langue et de cadre fiscal (beaucoup) plus souple.

Sasha Mitchell
Commentaires 13
à écrit le 10/07/2017 à 10:55
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Encore de profits pour les plus riches et moins d'entrées pour un Etat que Eddy Filou décrit comme en ruine... Les fossoyeurs sont là, vous inquiétez pas pour eux, eux peuvent manger 3 repas par jour...

à écrit le 09/07/2017 à 10:20
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La solution consiste à imposer à seulement 1% les plus-values sur les produits dérivés et les obligataires, et à 1 autre % la part de l'impôt sur les bénéfices liés aux dérivés, plus une taxe non récupérable (pas de TVA) de 1% sur tous les frais appl...

à écrit le 08/07/2017 à 10:27
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Ce n est pas ces mesures ponctuels ou la modification du code du travail qui feront revenir a Paris les Stes financières. Entre l Allemagne et la France, la gestion de l administratif n est pas du tout la même, pour la France elle se compare au netto...

à écrit le 08/07/2017 à 9:35
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Qu'en pensent les Standard & Poors et autres machins qui ne servent à rien ? On ne les entend plus avec leurs notations à la petite semaine.....

à écrit le 07/07/2017 à 17:54
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Malheureusement c'est déjà trop tard. "un tiens vaut mieux que deux tu l’auras", surtout qu'en matière des promesses les français n'ont pas tellement bonne réputation.

à écrit le 07/07/2017 à 17:45
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C'est le début de la guerre des paradis fiscaux. On se doute bien que la Grande-Bretagne va offrir des mesures attractives pour conserver ses acquis et attirer d'autres investisseurs. Le problème des paradis fiscaux, c'est que 1) ils ne profitent qu'...

à écrit le 07/07/2017 à 17:42
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Meme pas en rêve .... ils ne viendront pas en France !

le 07/07/2017 à 19:24
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Mais oui, bien sûr !! Je vous conseille : quittez la France et surtout n'y revenez pas pour, soit faire étudier vos enfants, soit vous faire soigner, soit profitez des multiples avantages de son système social...hit the road and good riddance, vous a...

le 09/07/2017 à 10:14
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J'ai deux enfants , ils ont suivi mon conseil : l'un travaille en Allemagne , l'autre à Londres . Ils y sont heureux, bien soignés et après impots et taxes il leur en reste bien plus que s'ils étaient restés en France .Aucune envie de revenir en FRA...

à écrit le 07/07/2017 à 15:34
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Il faudrait harmoniser la taxe sur les transactions financières. Elle devrait-être appliquée sur tous les échanges, actions, obligations, produits structurés par tous les pays au même taux , 0,3 par ex. Cette taxe existait jusqu'en 1983 en France e...

le 07/07/2017 à 17:47
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l'impot de bourse en france a ete supprime par sarkozy, qui l'a remplace par une augmentation forte de la csg.... hollande a remis l'impot mais sans rebaisser la csg, hein... faut pas pleurnicher que plus personne n'investit dans les entreprises et ...

à écrit le 07/07/2017 à 14:45
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et avec une taxation a plus de 60% des revenus de portefeuille et un maintien de l'ISF vous pensez que les 'très bons' vont accepter de venir travailler en France ???? 'bien sur dés 2019 ceci va changer '

le 07/07/2017 à 18:05
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Il faudrait qu'ils soient complètement barges pour venir en France !

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