Brexit : les négociations patinent, la facture divise toujours

Par latribune.fr  |   |  493  mots
Les discussions de cette semaine n'ont tout simplement permis d'enregistrer "aucun progrès décisif sur les sujets principaux" liés au retrait du Royaume-Uni de l'Union européenne, a déploré le négociateur en chef de l'UE Michel Barnier.
Au terme d'une nouvelle semaine de négociations, Européens et Britanniques se sont une nouvelle fois renvoyés la balle sur la question des progrès effectués et de la facture de sortie. "Après cette semaine, il est clair que le Royaume-Uni ne se considère pas légalement obligé d'honorer" certains des engagements financiers à long terme que l'UE lui demande de respecter, a regretté le négociateur en chef de l'UE Michel Barnier.

Plus de deux mois après le premier round de négociations, et alors que le troisième s'est refermé ce jeudi, rien. Toujours rien de concret. Les discussions de cette semaine n'ont tout simplement permis d'enregistrer  "aucun progrès décisif sur les sujets principaux" liés au retrait du Royaume-Uni de l'Union européenne, a déploré le négociateur en chef de l'UE Michel Barnier.  Autre son de cloche, dans le camp opposé. A ses côtés, son homologue britannique, David Davis, a en effet affirmé que "l'approche britannique (est) significativement plus flexible et pragmatique" que celle de l'UE dans ces négociations. "Nous avons vu quelques progrès concrets", a-t-il voulu rassurer.

Les 27 pays qui resteront dans l'UE ont fixé trois priorités absolues : la facture que devra honorer le Royaume-Uni en quittant l'Union, le sort des citoyens européens sur le sol britannique et l'avenir de la frontière entre l'Irlande et l'Irlande du Nord. Ce n'est qu'à condition d'avoir accompli des "progrès suffisants" dans ces domaines qu'ils accepteront de discuter, dans une seconde phase de négociations, de la "relation future" avec le Royaume-Uni sur le plan commercial.

"Nous avons un devoir envers nos contribuables !"

Le Royaume-Uni a présenté pour la première fois cette semaine sa propre analyse juridique de la facture que le pays devra honorer en quittant l'UE, pour respecter des engagements financiers déjà pris, notamment dans le cadre des budgets européens. "Il existe encore des divergences à surmonter", a reconnu David Davis. "Nous avons un devoir envers nos contribuables !", a-t-il lancé.

"Après cette semaine, il est clair que le Royaume-Uni ne se considère pas légalement obligé d'honorer" certains des engagements financiers à long terme que l'UE lui demande de respecter, a regretté Michel Barnier.

Le Royaume-Uni refuse "le chantage"

Le solde de tout compte que devra verser le Royaume-Uni pour honorer ses engagements financiers au sein de l'UE est officieusement évalué côté européen entre 60 et 100 milliards d'euros, alors que Londres refuserait de payer plus de 40 milliards selon la presse britannique.

De son côté, le ministre britannique du Commerce Liam Fox, actuellement au Japon avec la Première ministre Theresa May, a affirmé à ce sujet que le Royaume-Uni  ne pouvais "pas subir de chantage sur le prix à payer". Les prochaines sessions de négociations risquent donc d'être, une nouvelle fois, centrées sur la question.

Le calendrier des négociations

19 juin 2017 : début officiel des négociations ;

22-23 juin : les chefs d'Etats européens se recontrent à Bruxelles ;

17 juillet : deuxième round de discussions ;

28 août : troisième round de négociations ;

Octobre-décembre : objectif de fin des discussions sur la procédure de divorce ; début des négociations sur le futur accord commercial ;

Octobre 2018 : date limite pour atteindre un accord, afin qu'il soit ratifié par les parlements britannique et européen ;

29 mars 2019 : date officielle de divorce entre le Royaume-Uni et l'UE.

(Avec agences)