Brexit : Londres fustige les "pressions" de Bruxelles

Par latribune.fr  |   |  466  mots
A l'issue du troisième round de tractations, qui ont tourné au dialogue de sourds, Michel Barnier avait regretté jeudi que "le Royaume-Uni ne se considère pas légalement obligé d'honorer" certains des engagements financiers.
Le ministre britannique chargé du Brexit, David Davis, a déploré dimanche les "pressions" exercées, selon lui, par Bruxelles sur Londres pour régler la question financière du divorce et mis en avant les progrès réalisés par ailleurs dans les négociations.

Il hausse le ton. Le ministre britannique chargé du Brexit, David Davis, a déploré dimanche les "pressions" exercées, selon lui, par Bruxelles sur Londres pour régler la question financière du divorce et mis en avant les progrès réalisés par ailleurs dans les négociations. Le négociateur en chef de l'UE, Michel Barnier, "s'inquiète de ne pas recevoir de réponse sur la question de l'argent", a souligné le ministre, invité de l'émission politique dominicale de la BBC. "Mais je ne vais pas laisser cette pression sur les délais nous forcer à faire quoi que ce soit".

A l'issue du troisième round de tractations, qui ont tourné au dialogue de sourds, Michel Barnier avait regretté jeudi que "le Royaume-Uni ne se considère pas légalement obligé d'honorer" certains des engagements financiers. Il avait estimé être "loin de constater des progrès suffisants pour pouvoir recommander au Conseil européen (les dirigeants des 27, ndlr) d'engager des discussions sur la future relation entre le Royaume-Uni" et l'UE, ce que Londres souhaite pourtant entamer au plus vite.

"Aucun progrès décisif"

Le solde que devra verser le Royaume-Uni pour honorer ses engagements financiers au sein de l'UE est officieusement évalué côté européen entre 60 et 100 milliards d'euros, mais ce montant est contesté par le Royaume-Uni. "Ce qu'on dit, c'est 'vous nous avez donné cette énorme facture, nous allons la vérifier ligne par ligne'", a indiqué David Davis. Ce règlement financier "est une obligation légale estime l'UE. Nous répondons que ce n'est pas le cas", a avancé M. Davis.

Il a néanmoins souligné que le Royaume-Uni "est un pays qui honore ses obligations internationales (...) qui, si elles ne sont pas d'ordre légal, peuvent aussi être politiques ou morales". Alors que le Sunday Times avance que le gouvernement britannique accepterait une facture de divorce de 50 milliards de livres (54,6 milliards d'euros), M. Davis a rejeté ce chiffre "complètement faux". Il s'est également opposé à la déclaration de Michel Barnier, qui avait affirmé jeudi qu'"aucun progrès décisif" n'avait été réalisé au cours des négociations tenues dans la semaine.

"Procédure de divorce"

Michel Barnier "veut nous mettre la pression, ce qui explique sa position lors de la conférence de presse - franchement, je pense que ça semblait absurde parce qu'il y a clairement des choses que nous avons faites", a déclaré David Davis. Le ministre a notamment mis en avant les avancées obtenues sur les affaires relatives à la santé et à la sécurité sociale. Face à ces questions "incroyablement importantes", il a regretté que les négociateurs européens "ne parlent pas du futur: ils ne parlent que de la procédure de divorce".

(avec AFP)